Qui va payer en effet! Le «califat» daeshiste est sur le point de s'écrouler après avoir fait le sale boulot. Des centaines de milliers de morts, deux pays détruits, un patrimoine civilisationnel endommagé...Tel est le triste bilan de l'après-Daesh. Ainsi, Daesh [l'autoproclamé «Etat islamique»] a été dégonflé comme une baudruche, mais seulement après avoir, donc, accompli la mission pour laquelle il est apparu en 2014 dans le paysage conflictuel moyen-oriental. Avec la chute (mardi) de Raqqa sa «capitale» en Syrie, un mois après la reprise de Mossoul par l'armée irakienne, ledit «Etat islamique» se décompose chaque jour un peu plus. C'est le «califat» autoproclamé qui s'écroule! Ce sont les sbires de ce groupe terroriste assoiffé de sang qui semèrent la terreur, lors des trois dernières années, en Irak et en Syrie. En Syrie, les terroristes étaient estimés entre 50 000 et 70 000 individus entre 2013 et 2015. Chiffre singulier en vérité, qui en dit long sur la préparation d'une guerre - qui n'a jamais dit son nom - contre la Syrie, par une armée sortie dont on ne sait d'où. A la même période en Irak, en juin 2014, ces mêmes groupes sur-armés sont entrés triomphalement à Mossoul, précédés par des dizaines de chars et de blindés. Le monde était éberlué face à cette étonnante armada, sortie du néant. Les images de cette «armée de conquête» ont en fait choqué le monde. Qui a réuni ces groupes terroristes, qui les a formés et armés, qui les a financés? Des questions qui exigent, d'une manière ou d'une autre, des réponses. En effet, comment, du jour au lendemain, une armée composée de terroristes a-t-elle pu capturer les deux-tiers de la Syrie et le quart de l'Irak? S'il est vrai qu'ils n'ont pas trouvé une grande résistance dans une Syrie en pleine guerre civile, c'est encore plus surprenant en Irak, où l'armée irakienne abandonnant armes et bagages a laissé le champ libre aux envahisseurs. Si le «califat», autoproclamé en juin 2014 par Abou Bakr Al-Baghdadi - chef dudit «Etat islamique» - est sur le point de tomber, reste cependant entier le mystère de la subite apparition des phalanges terroristes qui, telles des sauterelles, ont détruit les joyaux de la civilisation humaine: l'Irak et la Syrie. En fait, la mission (ou les missions) impartie(s) aux dits «jihadistes» étai(en)t évidente(s): la destruction et le dépècement de la Syrie et de l'Irak. Ce que Daesh s'est employé à faire consciencieusement, allant jusqu'à démolir un héritage de l'humanité: les monuments inappréciables et uniques de notre civilisation à Hatra (Irak) et à Palmyre (Syrie). Pour qui agissait Daesh, qui tirait les ficelles des destructions et horreurs dont ont été coupables les terroristes envers l'Irak et la Syrie? En réalité, Daesh («Etat islamique») n'a été que le bras armé de ceux qui ont créé le monstre, planifié la razzia et ordonné les destructions. En Syrie, comme en Irak, l'autoproclamé «Etat islamique» a été militairement vaincu, mais après qu'il eut causé des préjudices (humains, matériels, infrastructurels, financiers...) aux deux pays. Le phénomène dit «terrorisme islamiste» - le fléau d'un troisième millénaire calamiteux - venu de loin, a été organisé pour des objectifs stratégiques. Le nouveau barbarisme a été qualifié à tort de «terrorisme islamiste» alors qu'il n'avait d'«islamique» que le nom. Aussi, à qui profitait le crime? Au Moyen-Orient - pour des raisons divergentes, mais se rejoignant quant à la visée - trois pays avaient intérêt à la disparition des deux seuls Etats laïcs du Monde arabe: les Etats-Unis, l'Arabie saoudite et certes, Israël. Les Etats-Unis ont initié les phalanges dites «islamistes» déjà en Afghanistan, puis au Moyen-Orient (l'ancienne secrétaire d'Etat, états-unienne, Hillary Clinton avait même admis que ce sont les Etats-Unis qui ont créé Daesh), l'Arabie saoudite, dont l'ambition reste d'imposer l'intégrisme wahhabite dans le Monde arabe et last but not least, Israël, par la neutralisation des deux seules puissances militaires du Moyen-Orient. En effet, si ces tueurs se réclament de «l'islam», ils le font par défaut en rapport avec les besoins stratégiques, idéologiques de leurs mentors et sponsors. Au moment où le «califat» et son bras armé Daesh, s'écroulent, à qui Irakiens et Syriens vont-ils demander à rendre des comptes, qui payera l'addition des forfaits commis au long de ces trois années meurtrières dans ces deux pays? Que va faire la CPI (Cour pénale internationale)? Des questions qui resteront sans réponses tant que n'existera pas un organisme indépendant capable de s'élever au-dessus des contingences et des oukases des puissants. Nous n'en sommes pas là!