Plus de cinq millions de ménages algériens consomment du pain salé avec du sel sans iode. Ces statistiques sont les conclusions d'une enquête effectuée en 2003 par l'ONS pour le compte de l'Enasel et qui ont été présentées, hier, lors du forum d'El Moudjahid, par le P-DG de cette entreprise, M.Ferhat Taha Hussein. A travers cet exemple, le conférencier a voulu mettre en garde le consommateur contre les produits non conformes à la réglementation et qui peuvent nuire à sa santé car l'utilisation d'un sel non ou mal dosé en iode ou encore des aliments non iodés peut provoquer des lésions cérébrales permanentes, un retard mental chez l'enfant, une insuffisance de la fonction de reproduction, une diminution du taux de survie chez l'enfant, un goitre et une stagnation socio-économique. La demande annuelle du marché algérien en sel alimentaire est de 134.000 tonnes, elle est satisfaite par Enasel à hauteur de 49% et la concurrence de 51%. Ce qui préoccupe le conférencier est plus la qualité du produit présenté par le concurrent que la concurrence en elle-même. «On a constaté que certains sels alimentaires des concurrents contiennent sporadiquement quelques traces d'iode» déclare M.Taha Hussein. Voulant être plus critique, le conférencier se demande si cette concurrence dispose des moyens matériels (laboratoires, réactifs...) et humains (personnel qualifié) adaptés en mesure de garantir que le produit commercialisé respecte la teneur réglementaire en iode. Voilà une question à laquelle nul ne peut répondre, mis à part les organes de contrôle de la qualité des produits habilités à tester chaque produit susceptible d'être mis sur le marché. Mais il semble malheureusement, à se référer à cette étude effectuée par un organe spécialisé, que ces organismes ne maîtrisent toujours pas le marché qui est, finalement régie par l'unique loi appelée «anarchie». Il faut dire que l'Enasel, laquelle a détenu la certification ISO 9001-2000 en juillet 2004 pour son système de management de la qualité et la certification de ses produits selon le référentiel TEJ de l'Ianor en 2005 et 2006, est en mesure de satisfaire tout le marché algérien; il reste le problème de la chaîne de distribution qui n'est pas réglementée depuis que l'Etat s'est retiré. «Nos produits n'arrivent pas à couvrir l'ouest du pays pour cause de défaillance du réseau de distribution» se désole le P-DG de l'entreprise. Cette défaillance dans le processus de commercialisation du produit de cette entreprise a laissé libre cours à la concurrence déloyale qui en a profité pour commercialiser des produits non conformes aux normes exigées. Le secrétaire général de l'Union générale des commerçants et artisans algérien également présent à ce forum, a évoqué le même problème que celui exposé par le directeur de l'Enasel. «Les commerçants ont du mal à trouver les produits de cette entreprise, ils se contentent, ainsi, des produits qui se trouvent sur le marché» dira M.Salah Souilah. Afin de faire barrage à cette concurrence déloyale, une convention sera signée entre cette association et l'Enasel pour régler en partie ce problème de commercialisation des produits conformes.