Célibataires ou pères de famille, ils sont là à répondre au moindre appel. Il est des professions dont personne ne parle et qui pourtant sont la base même d'un Etat moderne. Certes, toutes les professions sont honorables et toutes participent à la bonne marche des choses. Mais la Protection civile, ou mieux encore les pompiers ou les soldats du feu, sont cette corporation qui a développé depuis toujours une présence certaine sur le terrain et faisant face à tous les dangers, qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige ou encore sous les feux et la fournaise, ils sont là où le devoir les appelle. Ainsi, en cet été des plus caniculaires, nos pompiers que personne ne songe à encourager, sont toujours prêts à servir. Célibataires ou pères de famille, ils voient généralement en cette période leur congé suspendu et sont là à répondre au moindre appel. Un pompier ne connaît pas «rappelez dans quelques instants» encore moins «nous nous excusons de ne donner suite à votre demande» non foin de tout cela, dès qu'on appelle, ils sont déjà sur le véhicule d'intervention. Ce sont des médecins qui se déplacent sur les lieux d'un accident pour porter les premiers secours aux victimes, ou encore des brancardiers qui veillent à transférer et en urgence vers des centres de soins les victimes. En face d'un incendie au moment où tout le monde fuit l'enfer, ils sont là à faire face à la plus terrible des fournaises. Oublieux de leur propre personne, ils s'attaquent au feu et font plus que leur possible pour essayer de sauver les gens et aussi de sauvegarder les bâtisses et les champs, Dans d'autres pays et non des moindres, les pompiers sont portés aux nues! On les fête, on les entoure, on les chouchoute et cela à bon escient. Mais chez nous c'est à peine si on les voit et avec le salaire que ces agents perçoivent on se demande si mis à part l'amour de ce métier combien noble, il pourrait y avoir encore des vocations. Ainsi, hier seulement et au moment où on prenait attache avec la protection civile, des feux ont été signalés à l'ex-Gare des Maâtkas et dans la commune des Aït-Mahmoud dans les Béni-Douala. Immédiatement ces feux sont pris en charge et même les pompiers de congé et en récupération qui, la veille encore étaient en première ligne lors de l'incendie qui avait menacé l'hôpital du Belloua à Tizi Ouzou, ont tout de suite pris place dans les camions d'intervention. Dans tous les corps de métier, il y a sans doute des héros qui sont passés sous silence, comme ces enseignants qui face au terrorisme ont continué humblement à faire leur métier ou encore ces agents des forces de l'ordre qui, souvent et au péril de leur vie, ont eu à affronter le terrorisme le plus abject. Mais les pompiers eux, un corps tout entier voué au service de la population, ne s'attendent à nulle récompense ou encore à quelque remerciement que ce soit. Ces héros de l'ombre bien de chez nous passent inaperçus. Qu'ici ils puissent trouver nos remerciements les plus chaleureux et les plus humbles.