La wilaya d'Oran a réquisitionné 39 stades, 46 salles de réunion, 20 places publiques et 21 salles omnisports. Plus de 1200 candidats, représentant 17 formations politiques, se disputeront le 23 novembre prochain, les sièges de l'APW d'Oran, en plus des 5993 candidats, représentant 220 listes, qui postulent aux Assemblées populaires communales. Tel est le contenu du communiqué détaillé qui vient d'être diffusé par la cellule de communication prés la wilaya d'Oran. Cette dernière a, dans ce cadre, pris toutes les dispositions en traitant, dans la durée réglementaire, les dossiers de candidatures. Au final, 64 rejets de dossiers de prétendants de l'APW et 241 autres postulants aux assemblées municipales ont été prononcés. Se sentant lésés de leurs droits, 14 candidats aux Assemblées populaires communales et deux autres à l'APW ont usé de leur droit de recours en s'en remettant à l'instance compétente, la justice. La justice a, elle aussi, tranché ces 16 cas au profit de l'administration tout en récusant les dossiers rejetés. La wilaya d'Oran à qui revient le droit de mettre en place les moyens matériels au profit des candidats, a réquisitionné 39 stades, 46 salles de réunions, 20 places publiques et 21 salles omnisports. Pour l'affichage, 614 lieux ont été désignés. Or, cette règle n'a, depuis l'avènement de la diversité politique, jamais été observée. Malgré l'interdiction le frappant, l'affichage sauvage a, durant toutes les élections précédentes, fait ravage un peu partout dans les villes, villages et douars, souillant les murs et les façades des commerces, des immeubles, des édifices publics etc. Les candidats auront donc du pain sur la planche en suant durant la campagne de persuasion en faisant face à 1030904 électeurs, soit plus de 50% de la population d'Oran. Une telle mission n'est sûrement pas aussi simple si l'on prend en ligne de compte les résultats des dernières élections législatives marquées par une forte abstention. A l'issue du scrutin du 4 mai dernier, le taux de participation n'a pas dépassé le seuil de 45,46%. Cela dénote le renoncement des populations à de telles joutes, locales et législatives. Quel sera donc le taux des locales prévues pour la journée du 23 novembre? D'autant que la majeure partie des candidats est composée de «récidivistes» revenus à la charge après avoir brigué un ou plusieurs mandats auparavant. Pour plus d'un, la masse des électeurs inscrite sur les listes électorales est, en majeure partie, composée des jeunes. «Ce sont justement ces jeunes qui, très souvent, boudent les urnes malgré toutes les campagnes de sensibilisation menées par l'administration invitant les électeurs à se rendre en masse dans les isoloirs», dira un cadre municipal. De l'autre côté, ces jeunes ne voient en rien l'utilité de ces joutes tant que, dit plus d'un «ce sont toujours les mêmes têtes qui reviennent à la charge en se présentant à chacune des élections, nous faisant miroiter des miracles qu'ils ne réalisent jamais». Autrement dit, ces boycotteurs ne sont pas motivés par une quelconque organisation les incitant à tourner le dos aux centres et bureaux de vote. Le marasme social, le problème du logement, la crise de l'emploi ainsi que l'avenir incertain qui se profile à l'horizon en sont les raisons principales qui transforment le vote en une occasion propice pour sanctionner les futurs décideurs locaux. Aussi, la corruption et la mauvaise gestion des affaires de la cité ne sont pas sans impact direct sur le moral de ces milliers de troupes de jeunes obnubilés par un avenir meilleur dont les contours ne se dessinent pas. «Je ne vote pas pour les khiyanes (voleurs, ndlr)», dira, d'un ton sec, un jeune résidant dans le quartier populaire de Yghmouracen, ex-Saint- Pierre. Et de se demander en s'interroge, combien d'élus et de maires ont fait l'objet de poursuites judiciaires durant le mandat 2012-2017? Combien d'élus ont été relevés de leurs fonctions et poursuivis en justice pour malversations, passations de marchés en violation du Code des marchés? Ce sont là les questions qui reviennent très souvent sur les lèvres de ces votants ne voyant en rien en quoi peuvent leur servir les élections législatives ou municipales tant qu'elles ne leur sont pas bénéfiques sur le plan social. D'autant plus, déplore un habitant du quartier d'El Hamri, «aucun des élus, ayant pris les commandes des municipalités, n'a jugé utile de rendre publics les bilans de la gestion des affaires de la cité pendant cinq longues années». Pour d'autres, ces mêmes élus sont dépourvus de toutes les prérogatives leur permettant d'agir et de réagir au profit de leurs électeurs. «Je ne vote donc pas pour un maire qui n'est pas habilitée à affronter le petit commis d'Etat soit-il, en défendant ceux les ayant élus», dira le jeune universitaire, Aïssa. Ces jeunes ont, dans leur majorité, peaufiné leur stratégie abstentionniste pour la journée du 23 novembre en se rendant dans les stades de proximité afin de se livrer à des parties de football, d'autres se préparent pour organiser des pique-niques dans les forêts loin du brouhaha électoral pendant que d'autres optent pour rester chez eux et suivre de loin les élections à travers la télévision sans y prendre part. Les formations politiques en lice ne comptent, par contre, pas lâcher du lest en empruntant toutes les pistes leur permettant de récolter les voix leur accordant le siège local. La campagne électorale de cet automne s'annonce d'ores et déjà...terne, sans goût ni couleur et froide en attendant la présidentielle pour laquelle toute la population se mobilise.