Les chemins de fer sont un secteur prioritaire dans le plan de développement 2005-2009. Cinq cents (500) milliards de dinars, c'est désormais la somme que met l'Etat pour moderniser les chemins de fer algériens. Un important montant qui ne laisse pas indifférents les partenaires étrangers prêts à mettre leur expérience et leur savoir-faire à la disposition de notre pays qui est en passe de mettre définitivement sur rail le réseau ferroviaire, legs de l'époque coloniale et vieux de plus de cinquante ans. Ainsi à la faveur des appels d'offres que compte lancer incessamment le gouvernement, des entreprises internationales se bousculent au portillon pour arracher des contrats mirobolants. Ce week-end, lors d'un séminaire sur la technologie autrichienne de l'infrastructure ferroviaire, organisé à l'hôtel Hilton, les Autrichiens dont le secrétaire d'Etat autrichien aux Transports, M.Manoui Eduard était présent au côté du ministre algérien des Transports, M.Mohamed Maghlaoui. Ils ont fait valoir leur expertise dans le domaine du rail et montré leurs ambitions de figurer au premier rang des postulants à ce marché recelant des perspectives jamais égalées dans l'histoire de l'Algérie indépendante. L'Etat étant décidé à mettre le paquet sur ce secteur stratégique où l'on escompte doubler le volume de la part de transport actuelle, celle des voyageurs et de marchandises confondus. Le programme d'investissement est ambitieux, son contenu varié porte sur la réalisation de plus de 1500 km de voies, ainsi que l'acquisition des équipements roulants, la signalisation, les télécommunications et l'introduction de la traction électrique sur plus de 2000 km. Soit un effort historique de réhabilitation et de modernisation des chemins de fer. Présent à ce séminaire, M.Eulmi, Président-directeur général de la Sntf (Société nationale de transport ferroviaire) a déclaré qu'avec l'apport du savoir-faire étranger qui vise à améliorer fondamentalement et la signalisation et l'infrastructure ferroviaire, il est avant tout question d'augmenter la part de transport chez les cheminots afin de la porter de 30 millions de voyageurs, actuellement, à 80 millions d'ici à l'horizon 2009, avec à la clé une amélioration du temps de transport via le train, de pas moins d'une heure. De telle sorte, a-t-il ajouté, que le temps de trajet entre deux capitales régionales soit amené à quelque deux heures trente minutes; soit Alger-Oran en deux heures 30 maximum, a-t-il ajouté à titre d'illustration. Les trains qui assureront ce genre de liaison rouleront à des pics de vitesse allant de 150 km/h à 200 km/h. M.Eulmi, poursuivra en indiquant que cette «révolution du rail» consistera également en l'installation de la rocade des Hauts-Plateaux qui permettra d'éviter les longs détours traditionnels, ce qui sera, ajoutera-t-il, une merveilleuse incitation à l'investissement vu que pareille rocade offrira l'opportunité de transports d'intrants directement des ports jusqu'aux coins les plus reculés de l'intérieur pouvant toucher le sud du pays, dont Ouargla, Béchar ou Aïn Oussara. Ce qui contribuera au développement économique et social de l'Algérie tout en faisant du rail un moyen de cohésion régionale par excellence. Il n'omettra pas de préciser que la Sntf, qui s'oriente de plus en plus vers une vocation commerciale, se concertera avec ses clients pour la formulation de prix accessibles. L'Algérie et l'Autriche, qui ont une longue tradition de coopération dans le domaine du rail, voient leurs volumes d'échanges commerciaux sensiblement évoluer d'année en année.