Il propose plusieurs de ses oeuvres, en langue française, traduites cette année, à l'initiative du HCA, vers la langue amazighe. Tamazight au Salon international du livre d'Alger est une réalité palpable. Il suffit de faire une petite virée dans quelques stands, notamment au niveau du Pavillon central, pour constater que l'époque où la langue amazighe était complètement invisible dans ce plus grand événement culturel de l'année est lointaine. Plusieurs maisons d'édition de Kabylie et d'Alger offrent une variété de livres en tamazight qui pourraient satisfaire ceux qui sont à la quête d'ouvrages dans cette langue des ancêtres. On peut citer quelques maisons d'édition présentes au Sila et qui consacrent une bonne part de leur catalogue à la langue amazighe. Il s'agit des éditions Berti, Tafat, El Amel, HCA, l'Anep (Agence nationale d'édition et de publicité), l'Enag (Entreprise nationale des arts graphiques), Identité, Baghdadi... Mais la nouveauté cette année, c'est le stand spacieux, exclusivement dédié au pionnier de la recherche dans le domaine amazigh. L'initiative revient au Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA) qui commémore depuis le début de l'année en cours le centenaire de la naissance de l'écrivain talentueux Mouloud Mammeri, né en 1917 à Taourirt Mimoun, près d'Ath Yanni en Grande Kabylie. Le stand dédié à Mouloud Mammeri est loin d'être dépourvu de nouveautés puisqu'il propose plusieurs de ses oeuvres, en langue française, traduites cette année, à l'initiative du HCA, vers la langue amazighe. Les livres en question ont été coédités par l'éditeur habituel des oeuvres de Mouloud Mammeri, à savoir «Dar El Othamnia» et le ministère de la Culture en collaboration avec le HCA. Ce qui permet aux lecteurs en tamazight d'acheter ces livres de l'un des piliers de la recherche dans le domaine, à des prix très accessibles (entre 300 et 600 DA). Parmi les livres de Mouloud Mammeri traduits du français vers tamazight, à l'initiative du HCA, on peut citer «Le sommeil du juste» (traduit par Habib Allah Mansouri), «La traversée» (traduit par Mohamed Arab Ait Kaci), «Les poèmes kabyles anciens» (traduit par Mhamed Djellaoui), «Le banquet» (traduit par Habib Allah Mansouri). Les livres cités sont disponibles à la vente aussi bien au stand dédié à Mouloud Mammeri qu'au stand du ministère de la Culture et celui des éditions «Dar El Othmania». Ici, le lecteur peut aussi trouver la majorité des oeuvres de Mouloud Mammeri en langue française. Le stand dédié à Mouloud Mammeri a été un véritable carrefour, notamment pour les écrivains de langue amazighe. Ces derniers, non seulement marquent une halte au niveau de ce stand, mais s'y attardent également. Les membres du HCA qui s'en occupent sont aussi mobilisés à longueur de journée pour donner des explications et des orientations aux visiteurs. Des écrivains en herbe se en tamazight dirigent aussi vers ce stand pour savoir s'il y a possibilité que leurs livres soient édités dans le cadre de la collection «Idlissen-negh» du HCA. On y trouve également le dernier livre de l'écrivain Kaddour M'Hamsadji «Le juste qui sommeille», un livre-hommage à Mouloud Mammeri, publié aux éditions de l'Office des publications universitaires (OPU). Le même espace propose le plus grand lexique de langue amazighe constitué de 65000 mots ainsi que des dizaines d'autres livres en tamazight. Comme on peut le constater, dédier un stand à l'écrivain Mouloud Mammeri dans le cadre du Sila n'a pas été un coup d'épée dans l'eau, mais bien une réussite. Un hommage original donc à l'auteur de la première grammaire de tamazight à l'occasion du centenaire de sa naissance.