Le problème n'est pas seulement financier, il est beaucoup plus humain. «Prenez soin de ce joli village!», cette phrase prononcée lors du discours inaugural du village socialiste Zekkar El Kouachia par le défunt Houari Boumediene, président de la République, n'a pas été malheureusement respectée et le village commence à se dégrader. Ces 300 jolies maisons, dont on accède par une cour, ont changé de visage et se sont transformées du jour au lendemain en bidonville. La plaie est observable aux alentours du village où des bergeries construites avec des matériaux de récupération (vieux bidons, tôles, planches, etc) ont poussé ces dernières années comme des champignons. Non seulement ces bergeries ont enlaidi les façades extérieures du village, mais commencent à constituer une véritable menace de pollution. En plus de ce décor qui inspire la tristesse, le matin lorsque les troupeaux de moutons prennent le chemin des pâturages ou des champs, les alentours du village sentent des odeurs pestilentielles, fétides, irrespirables qui emplissent l'atmosphère. Des tas de déjections solides et liquides, laissées par les troupeaux de moutons ne sont enlevés ni par les éleveurs ni par les services de l'entretien de l'APC. Les éleveurs les laissent se transformer, se décomposer en fumier, pour le vendre plus tard. Ces déjections mélangées aux litières (paille) forment, surtout les jours pluvieux, de véritables fanges ou mares de boue. Les mouches et les moustiques en font leurs laboratoires de reproduction et leurs bases de lancement pour envahir le village. La menace d'une épidémie ne fera guère de doute et les responsables de la wilaya et les élus de la commune doivent intervenir immédiatement pour déconnecter cette bombe à retardement avant que ses effets ne fassent des ravages parmi la population. Autrefois, à l'ère de la révolution agraire, l'élevage du bétail dans le village était interdit. La commune de Boulhilet, dont relève l'administration El Kouachia, semble complètement démissionnaire par soi-disant l'absence de moyens financiers laissant le village s'enliser dans le train-train quotidien et ses problèmes d'hygiène. Le problème n'est pas seulement financier, mais il faut le dire, il est beaucoup plus humain. Les élus doivent mobiliser les habitants du village et les sensibiliser sur le danger qu'ils encourent s'ils ne prennent pas la situation en main et n'assainissent pas leur village. La dégradation de l'environnement peut causer chez les habitants du village des modifications graves et permanentes. Une solution devrait être trouvée immédiatement pour éradiquer ce fléau qu'est la présence de ces bergeries qui constituent une véritable menace contre la population. Si aucune épidémie n'a été déclarée jusqu'à présent, ces altérations de l'atmosphère génèreront des maladies qui peuvent être irréversibles. Cette pollution locale qui tend à s'étendre au village, se diffuse de jour en jour et le risque d'une épidémie est à prévenir. La situation est préoccupante par les dangers de la détérioration physique de l'environnement. L'état de ce village est désespéré et dans ces conditions, il y a de quoi s'inquiéter.