«Le nouveau ministre de la Santé a promis de rouvrir le dossier avec les partenaires sociaux pour plus de concertation, mais... ça n'a pas été fait», a déploré le président du Snpsp. Il verra enfin le bout du tunnel. Le projet de loi sur la santé, présenté à l'APN puis reporté en décembre 2016, est à l'ordre du jour. «Ce projet sera soumis à l'examen la semaine prochaine au niveau de la commission parlementaire de la santé», a affirmé le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique, Lyès Merabet. Une information qui a surpris plus d'un. «Le 17 octobre passé, le Snpsp a été reçu au ministère de la Santé et nous avons posé la question du devenir du projet de loi et les responsables nous ont affirmé qu'il était toujours gelé au niveau de l'assemblée», a certifié notre interlocuteur qui n'a pas trouvé d'explication à cette question. Attendu depuis longtemps par les professionnels et les intervenants dans le secteur, ce projet a presque battu le record des retards sans qu'il fasse l'objet d'une nouvelle concertation avec les partenaires sociaux. Ces derniers qui l'ont vivement contesté risquent de revenir à la charge. Les partenaires sociaux reprochent à la tutelle de les avoir exclus de l'élaboration de ce projet de loi. «Le nouveau ministre de la Santé a promis aussi de rouvrir le dossier avec les partenaires sociaux pour plus de concertation, mais... ça n'a pas été fait», a déploré le président du Snpsp. Contacté par nos soins, Merabet soutient que «la politique du fait accompli est toujours là». Selon lui, cette loi va garantir un cadre réglementaire qui fait la promotion du secteur privé dans le système et cela aux dépens du secteur public. «Le lobby des investisseurs privés est très puissant au point d'imposer un projet de loi sur mesure pour eux», a-t-il regretté. Et d'ajouter en s'interrogeant: «Comment peut-on proposer un projet de loi aussi libéral dans un contexte de crise économique et financière tout en relevant le constat des difficultés que traversent les caisses de sécurité sociale». Pour lui, le motif avancé par la tutelle faisant croire que la loi qui date de 1985 est dépassée n'est pas fondée. «Pourquoi personne ne parle de la loi sur la sécurité sociale qui date de 1983 alors qu'on nous saoule depuis un moment par la nécessité de réviser celle de la santé sous prétexte qu'elle date de 1985?» se demande-t-il. Il n'y a pas que les syndicats qui contestent cette loi. La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a également rejeté ce projet de loi en estimant qu'il porte atteinte aux acquis sociaux et au principe de la gratuité des soins. Ce qu'a démenti l'ancien ministre de la Santé Abdelmalek Boudiaf. Il avait assuré que la nouvelle loi sur la santé ne remet pas en cause la gratuité de la médecine, considérée comme étant «à la base même de la politique sociale en Algérie». il avait soutenu que «tout changement nécessite du courage pour y faire face». Défendant ce projet, l'ancien ministre avait rappelé que la loi a suivi le processus constitutionnel relatif à tout texte de loi, après son examen par le Conseil des ministres en qualifiant la mouture de «très importante, car elle est au diapason des mutations en cours dans le domaine».