La réunion de conciliation organisée par le ministère de la Santé avec les représentants du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) n'est pas allée à son terme. Le partenaire social, qui a déposé un préavis de grève en début de semaine, a refusé de siéger avec une commission mixte dont il conteste le travail. «Le syndicat est disposé à participer à la réunion de conciliation à laquelle on a été convoqué. Mais nous avons refusé de siéger avec des membres d'une commission qui a failli à régler les problèmes du secteur depuis son installation», indique Lyès Merabet, président du SNPSP, qui déplore le désengagement d'une commission qui ne s'est pas réunie depuis octobre 2015. Le syndicat exige la participation personnelle de Abdelmalek Boudiaf auquel il rappelle ses engagements consignés dans le PV de réunion en février 2016. «Le ministre ou à défaut son secrétaire général doit participer à la réunion pour régler les problèmes qui se posent au secteur. Le syndicat ne se dérobe pas, comme ne manquerait pas de l'avancer le ministère. Nous sommes disposés autant de fois que possible à participer aux réunions. Nous constatons avec regret que l'objectif de la commission est finalement de gagner du temps, d'autant que les examens de fin d'année dans lesquels nous participons gratuitement se dérouleront en mai», regrette Merabet. Le conseil national du SNPSP a décidé de reprendre la contestation. Un préavis est déposé pour des journées de grève les 18, 25 et 26 avril, avec sit-in national devant le ministère de la Santé. Trois jours de débrayage sont également prévus les 2, 3 et 4 mai prochain. Le SNPSP déplore, dans sa plateforme soumise au ministère de tutelle, le retard accumulé dans la prise en charge des revendications en souffrance depuis 2012, notamment celles liées à la préservation d'un reliquat d'ancienneté dans le grade de principal pour les praticiens ayant 10 ans et plus au 31 décembre 2012, le dossier de l'alignement et de la classification du doctorat en médecine dentaire et en pharmacie sur la grille des salaires. Le syndicat exige l'amélioration des conditions de travail dans les services des urgences et notamment la protection des personnels soignants. Il proteste, par ailleurs, contre l'ingérence de l'administration de tutelle dans le fonctionnement des organisations syndicales, en violation des dispositions prévues par la loi 90-14 du 2 juin 1990. Réagissant à ces revendications, le ministère de la Santé s'interroge sur l'«intérêt» de déposer un préavis de grève d'autant plus que le dialogue ne s'est jamais arrêté. «Il n'y aucun motif à cette grève. On se pose beaucoup de questions d'autant plus que les problèmes sociaux ont été réglés en 2015», estime M. Grine, chargé des relations avec les partenaires sociaux.