De beaux croquis d'Alger accompagnés de textes poétiques dans un carnet empreint d'esthétique. «Les Carnets d'Alger ne sont pas destinés aux voyageurs pressés, mais aux amoureux languissants... Si j'ai dessiné ce que j'ai vu, ma main et mes yeux étaient sous son emprise (ndlr, Alger), soumis à ses rythmes, ses tourments et ses espoirs». C'est ainsi que Catherine Rossi, peintre de talent et femme de coeur (et vice-versa) parle de son nouveau livre, ou plutôt de son carnet de croquis, plus beaux les uns que les autres, accompagnés de textes aussi poétiques que sensuels, fait de phrases toutes simples, de mots de tous les jours mais qui vous atteignent en profondeur et vous font vibrer d'émotion. Née en France en février 1957, de père peintre né en Algérie, mais mort alors qu'elle n'avait que 6 mois, Catherine Rossi s'initie très jeune à la langue arabe. En 1981, elle s'installe pour un an au Caire puis de retour à Paris, elle voyage souvent entre le Maroc et l'Egypte et dessine et écrit ses carnets de voyage. C'est en fait, sa façon à elle de «rendre proche ce qui paraît lointain et familier ce qui semble étranger... une façon de combattre l'intolérance et de comprendre les différences». Pour Alger, ce fut une découverte, un coup de foudre, une histoire d'amour qui était née avant même de l'avoir vue. Pourquoi Alger? «Sans doute pour discerner la ville derrière le mythe et la capturer au-delà du quotidien. Parce que entre ces deux espaces où rien ne semblait exister, je voulais me glisser pour découvrir une identité, à la fois actuelle et sensible». Derrière ces croquis d'Alger, qui se transforment en aquarelle, se cache l'âme d'une article pleine de talent et de sensibilité, une sensibilité à fleur de peau qui est décelée à travers une finesse et une poésie du geste et du verbe qui en disent long sur la personnalité de Catherine Rossi. Les textes qui accompagnent les croquis sont d'une simplicité et d'une profondeur qui vous laissent pensifs et rêveurs. A la place des Trois Horloges, à Bab El Oued, «je m'étais dessiné une carte imaginaire encore aveugle, faute de sensations, de musique, des bruits de la rue, des voix et des visages». A la Casbah, «j'ai mal, mal partout, mal pour elle»: Vers la rue Bab Azzoun, c'est la mémoire effacée; Alger ne se montre que dans le drame. A la place des Martyrs: «Je veux l'impossible: non plus Alger des Blancs, des Français, mais Alger l'arabe, l'authentique, celle qui plaît à mon coeur, que l'on a volée, il y a si longtemps». D'autres textes comme: communications, architectures, noms doubles, Alger pourquoi ou septembre 2004, accompagnent des croquis montrant des places d'Alger telles que les a vues, perçues, senties et dessinées une Catherine Rossi à la sensibilité débordante, au coup de pinceau artistique. Ses aquarelles exposées à la librairie Point-Virgule de Chéraga, eurent un franc succès et beaucoup en sont tombés sous le charme... Après les Carnets d'Alger, ce sera Tamanrasset puis Béjaïa.