L'or noir semble avoir repris des couleurs Les prix du Brent restaient, hier, nettement au-dessus des 60 dollars, c'est certainement ce qui pouvait arriver de mieux à l'économie nationale en ce dernier trimestre de l'année. J'y suis. J'y reste. C'est ce que semble dire le baril qui a franchi la barre des 60 dollars le 27 octobre à Londres. Depuis il s'y est installé confortablement. Durablement apparemment. Atteignant ses plus hauts niveaux depuis juillet 2015. La cadence est maintenue même s'il a quelque peu donné l'impression de trébucher, jeudi, sous la pression de prises de bénéfices des investisseurs. Tout est rentré dans l'ordre assez rapidement. Les prix se sont finalement affichés à la hausse, terminant à leur plus haut depuis plus de deux années à New York, clôturant à 54,54 dollars. Qu'en était-il hier? Vers 12h00 heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'échangeait autour des 60,83 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, enregistrant une hausse de 21 cents par rapport à la clôture de jeudi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de décembre se négociait à 54,81 dollars pour grappiller 27 cents. Les prix du Brent restaient donc proches des 61 dollars, c'est certainement ce qui pouvait arriver de mieux à l'économie nationale en ce dernier trimestre de l'année. L'Algérie qui a opté pour un nouveau modèle de croissance économique pour réduire sa dépendance à ses exportations d'hydrocarbures montre qu'elle reste chevillée à son pétrole. Il assure plus de 93% de ses revenus en devises selon les dernières statistiques de l'Office national des statistiques. Sa dégringolade qui s'est amorcée vers la mi-juin 2014 sans relâche durant plus de trois années a eu raison de la trésorerie du pays qui veut coûte que coûte préserver son bas de laine qui se situe à un peu plus de 100 milliards aujourd'hui. Le vent semble tourner en sa faveur depuis que l'or noir semble avoir repris des couleurs. Le déficit budgétaire s'est considérablement réduit depuis. Les importations ont amorcé un recul qui devrait se prolonger en 2018. La facture sera en principe moins salée (autour des 40 milliards de dollars en 2017 le même niveau qu'en 2016) même si l'objectif annoncé par le ministre du Commerce, 30 milliards de dollars, sera difficile à atteindre. «Le ministère du Commerce tend à réduire les importations à 41 milliards de dollars à la fin de l'année et à 30 milliards de dollars en 2018, et ce dans le cadre de la politique du secteur visant à protéger la production nationale», avait déclaré Mohamed Benmeradi le 26 octobre à Alger. Un niveau qui reste élevé quoi qu'on dise. Les yeux resteront donc braqués tout à fait logiquement sur celui atteint par les prix du pétrole qui demeure la ressource essentielle du pays. Les cours de l'or noir ont-ils le moral? Comptent-ils continuer leur marche en avant? Les spécialistes sont optimistes. Que disent-ils? «En ce moment, il n'y a rien qui pourrait gâcher l'enthousiasme des optimistes: les réserves américaines reculent et les représentants des pays s'étant engagés à limiter leur production n'arrêtent pas de réaffirmer leur volonté d'étendre l'accord», ont souligné les analystes du second groupe bancaire allemand Commerzbank. Lors de la semaine achevée le 27 octobre, les réserves commerciales américaines de brut ont reculé de 2,4 millions de barils pour s'établir à 454,9 millions selon les chiffres rendus publics par le département américain de l'Energie (Doe). Il faut rappeler que les analystes interrogés par l'agence Bloomberg tablaient sur une baisse de 1,3 million de barils. D'un autre côté, il ne fait plus de doute que l'accord de la baisse de la production de 1,8 million de barils par jour de l'Opep et de ses 11 alliés hors cartel dont la Russie, sera reconduit jusqu'à la fin 2018. Autre annonce forte: l'Arabie saoudite défendra un prix plancher de 60 dollars en 2018. «On entend également dire que l'Arabie saoudite s'est fixé comme plancher pour l'an prochain le prix de 60 dollars le baril alors que jusqu'à présent Riyadh parlait seulement de rééquilibrer le marché», a rapporté Phil Flynn de Price Futures Group. Le baril est vraisemblablement sur un nuage.