Le chef du gouvernement dit attendre du Cnes des analyses accompagnées de recommandations pratiques. «Faites attention à ce que vous demandez, vous risquez de l'avoir», dit l'adage populaire. Si le Conseil économique et social peut se targuer d'avoir arraché le soutien du gouvernement ainsi que le soutien personnel du chef de l'Exécutif, en revanche, il en a eu pour son compte en termes de critiques. Hier, au Palais des nations, le chef du gouvernement, a renversé les rôles lors de son intervention à l'ouverture des travaux de la 26e session du Cnes. Alors que l'institution présidée par M.Babès est censée apporter une vision critique sur la démarche du gouvernement, c'est Ahmed Ouyahia qui se lance dans l'attaque de certains points contenus dans les rapports de conjoncture du Cnes allant jusqu'à faire des dissertations sur des concepts économiques. Le chef du gouvernement aborde les rapports de conjoncture par l'avant-projet consacré à l'immigration. «Je suis entièrement d'accord avec votre proposition disant que l'accord de coopération avec l'Union européenne ne doit pas occulter l'aspect de la libre circulation des personnes en favorisant seulement la circulation des marchandises» dit-il avant de souligner qu'il diverge avec le Cnes sur deux points essentiels: «je ne suis pas d'accord avec vous quand vous demandez dans votre rapport la reconnaissance des diplômes algériens à l'étranger», un fait grave, qui selon le chef du gouvernement accentuera le départ des cadres algériens vers l'étranger alors que le pays subit une véritable hémorragie dans ce domaine. M.Ouyahia reproche au Cnes une autre «bourde» dans le même dossier: «Je ne partage pas avec vous le fait de demander des facilitations pour la circulation à l'étranger d'une certaine catégorie de personnes» notamment les chercheurs et les hommes d'affaires. Annoncées hier, par le chef du gouvernement, ces mesures entreront en vigueur dans les mois à venir ou au plus tard au début de l'année 2006. -Le nouveau système bancaire des payements sera opérationnel d'ici à la fin de l'année (facilitation des opérations bancaires et interbancaires). -La Centrale des risques sera définitivement opérationnelle et à 100% d'ici à décembre prochain. L'idée de cette centrale remonte à 1992. -Le capital des banques publiques sera relevé durant cet été pour permettre un soutien plus conséquent à l'investissement, ce qui permettra d'apporter des ressources pour des investissements à moyen et long terme. 100 milliards de dinars seront annuellement consentis par l'Etat à ces crédits. -De même que le taux d'intérêt sera bonifié. Cet avantage sera surtout destiné aux investissements qui se feront hors des grandes agglomérations, notamment au niveau des Hauts-¨Plateaux et au sud du pays. -La Bourse d'Alger sera réactivée durant cet été et il y aura une forte poussée de l'activité financière. -La loi de finances complémentaire permettra la mise à niveau des zones industrielles. -Le foncier industriel des entreprises publiques sera réévalué. -De nouvelles mesures vont mettre une limite à la pratique du cash et le texte est fin prêt. -Enfin, des mesures très répressives contre la contrebande seront également effectives dans les prochains mois.