Les indues constructions sur les terrains industriels seront détruites, avertit le Chef du gouvernement. “Le Cnes a résolument opté, depuis déjà de nombreuses années, pour une ligne de conduite fondée sur la constance dans l'impartialité et la plus grande objectivité possible dans ses appréciations et analyses”, souligne M. Mohamed Salah Mentouri, président du Conseil national économique et social, dans son allocution d'ouverture des travaux de la vingt-quatrième session du Cnes qui se tient depuis, hier, au Palais des nations, Club-des-Pins, en présence du Chef du gouvernement, M. Ahmed Ouyahia. La précision vaut son pesant d'or par rapport aux différents partis pris étroits, en guise de contribution aux débats qui concernent la société algérienne et la République. Pour le président du Cnes, “cette philosophie” permet à l'institution consultative qu'il préside “de préserver son indépendance et la liberté d'expression des contingences et de leurs interférences”. M. Mohamed Salah Mentouri est convaincu “qu'un Conseil économique et social, cultivant l'allégeance et la complaisance ne serait pas en mesure de se libérer de la tentation de la surenchère et des visions à court terme”. Mais souligne-t-il, cette détermination dans la défense de l'identité et la vocation du Cnes n'exclut pas “son engagement résolu et son implication consciente dans la recherche des meilleures voies pour assurer au pays une sortie définitive de la crise et un développement équilibré et durable”. L'autosaisine est devenue d'ailleurs le mode exclusif du fonctionnement du Cnes, comme si le gouvernement trouve cette institution encombrante. Pour autant, un certain nombre de suggestions du Cnes ont connu un aboutissement. Mohamed Salah Mentouri évoque le plan de relance que son institution “avait salué, en son temps, sa mise en œuvre malgré ses limites”. Le président du Cnes dit “se réjouir de l'annonce d'un prochain plan, plus substantiel et à teneur plus stratégique”. Le Cnes avait appelé aussi à la réhabilitation de la fonction de planification, “dans un cadre plus rénové, plus performant”. C'est le cas encore pour le pacte national de croissance, dont l'appel a été lancé en 1997. Le pacte suggéré par le Cnes serait ce “substrat social permettant à la société de construire son économie en conjuguant performance économique et cohésion sociale”. La nécessité d'une vision globale, construite sur des bases consensuelles, s'affirme de nouveau à travers les principales appréciations du rapport de conjoncture du second semestre 2003 examiné hier. Le Cnes, dans le rapport en question, souligne les résultats encourageants réalisés en 2003. Il souligne, en parallèle, “les diverses distorsions et contraintes structurelles qui peuvent contrarier et même hypothéquer la durabilité et la soutenabilité de la croissance”. “Une politique volontariste de l'Etat” Le Chef du gouvernement, M. Ahmed Ouyahia, a qualifié le plan complémentaire de soutien à la relance économique de “politique volontariste de l'Etat”. Il souligne, dans son intervention, “l'amélioration relative ces dernières années” de la situation économique et sociale algérienne. Il reconnaît que “beaucoup reste à faire”. Le Chef du gouvernement affirme que l'Algérie s'est engagée dans une véritable “course contre la montre” pour mener à bon port les inévitables réformes pour être au rendez-vous de ses engagements internationaux. À l'adresse de ceux qui demandent la révision de l'accord d'association, signé en 2001, Ouyahia souligne que celui-ci “sera appliqué” et il faudra s'y préparer au même titre que pour l'entrée de l'Algérie à l'OMC. Evoquant la situation du secteur industriel public, le Chef du gouvernement avance le chiffre de 1 200 entreprises, 700 sont viables, 300 sont déstructurées et 200 n'ont pas de marché et d‘avenir. Le découvert bancaire est estimé à 300 milliards de dinars. La privatisation et le partenariat deviennent incontournables. Ouyahia soutient d'ailleurs que depuis 2003, 19 entreprises ont été vendues et 5 partenariats ont été noués. Le Chef du gouvernement n'a pas été tendre avec le privé algérien. “Il faut sortir des formes d'organisations familiales”, lance-t-il. Pour lui, si l'Etat a des responsabilités, le promoteur aussi a les siennes. Il affirme que l'Etat est “prêt à dépenser pour viabiliser les zones industrielles et à les organiser”, l'industriel se doit de “s'acquitter de ses devoirs, en payant ses redevances”. Ouyahia avertit que les habitations construites sur des terrains destinés aux projets industriels seront détruites et d'autres seront poursuivies en justice. “L'économie de marché est un kit qui s'achète complet”, ironise le Chef du gouvernement en parlant de l'indisponibilité de l'information économique chez les opérateurs privés ou du commerce informel alimenté, selon lui, par ces mêmes opérateurs. Du coup, le Chef du gouvernement est convaincu que “la réforme des mentalités est la mère des réformes”. Ouyahia affirme que le budget de fonctionnement a été multiplié par deux et le poste salaire par trois. M. R. 200 000 travailleurs partis en retraite avant l'âge légal M. Azzi, de la Fédération nationale des travailleurs retraités, avance le chiffre de 200 000 travailleurs partis en retraite, sans atteindre l'âge légal de la retraite, en majorité des cadres, grâce à la loi 97,13. Cela a coûté plus de 75 milliards de dinars à la Caisse de retraite. M. R.