Les autorités de notre pays attendent toujours le partenariat tel que souhaité par le chef de l'Etat. Au-delà de l'amitié et des relations privilégiées qui lient l'Algérie à nombre de pays membres de l'Union européenne, il reste qu'en matière de coopération, les autorités de notre pays attendent toujours le partenariat tel que souhaité par le chef de l'Etat, à savoir dans le respect des intérêts des uns et des autres. A quelques mois de l'entrée en vigueur de l'accord d'association avec l'Union européenne, l'Algérie, qui a consacré beaucoup de temps et beaucoup d'argent dans l'organisation de séminaires, de forums et autres rencontres avec des responsables étrangers qui étaient accompagnés de centaines d'hommes d'affaires, ne semble pas encore faire la destination des opérateurs économiques d'outre-mer, malgré une volonté politique réitérée à chaque occasion par les plus hautes autorités de ces pays. En fait, beaucoup de pays européens, à l'image de la France par exemple, ont opté pour les pays de l'est de l'Europe, mais surtout la Chine dont les potentialités sont incommensurables, vu le nombre d'habitants dans ce pays. Il faut vraiment faire preuve de cécité pour ne pas remarquer qu'il existe un «décalage» entre, d'un côté, la volonté affichée des responsables des pays industrialisés d'aller loin avec l'Algérie, et de l'autre côté la réalité du terrain. Mis à part le secteur des hydrocarbures, qu'est-ce qui a été réalisé jusqu'ici avec les Algériens en matière de coopération? La question mérite d'être posée. Observons une halte et récapitulons. L'Algérie a vaincu le terrorisme et a, du coup, retrouvé la paix et la sérénité. Jamais dans toute l'histoire de l'Algérie contemporaine, les caisses de l'Etat n'ont été aussi pleines à la faveur de la hausse du prix du baril de pétrole. De profondes réformes sont engagées, par ailleurs, par le gouvernement algérien, conformément aux instructions du président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika. Pas moins de 55 milliards de dollars sont consacrés au vaste plan de relance économique. Le constat est pourtant là. L'Algérie est courtisée de partout, beaucoup de pays ont manifesté un intérêt accru pour notre pays, mais presque rien de concret n'est jusqu'ici mis en branle pour «matérialiser» cette coopération et ce partenariat. La dernière visite d'une importante délégation portugaise en Algérie illustre bien cet état de fait. A la tête de plus d'une soixantaine d'hommes d'affaires de ce pays, les ministres de l'Economie des Travaux publics et des Transports du Portugal ont exprimé, tout au long de leur séjour en Algérie, leur volonté d'aller très loin avec les Algériens. Des tête-à-tête entre chefs d'entreprises algériens et portugais ont même été organisés en marge du séminaire consacré à la relance des relations économiques et entrepreneuriales entre le Portugal et l'Algérie, et tenu à l'hôtel Sheraton. Pourtant, à l'issue de la visite de trois jours de la délégation portugaise, si beaucoup de contacts ont pu être établis entre hommes d'affaires algériens et portugais, il n'en demeure pas moins qu'aucun protocole d'intention n'a été signé entre les deux parties en vue de lancer concrètement des projets de partenariat. C'est du moins les affirmations du ministre de l'Economie et de l'Innovation du Portugal, M.Manuel Pinho, qui, pourtant, au cours d'une conférence de presse, soulignera que le train de la coopération entre les deux pays est mis sur les rails et va même à toute vitesse! Indéniablement, l'Algérie, qui a retrouvé sa place dans le concert des nations grâce, il faut le reconnaître, au grand «diplomate» qu'est Bouteflika, il reste qu'en matière de coopération économique, le «déclic» n'est pas encore déclenché. Les responsables en charge de tous ces dossiers ont-il failli quelque part, ou nos «amis» de la rive nord temporisent encore pour voir ? La question qui coule de source est de savoir ce qu'attendent tous ces pays membres de l'Union européenne, qui ont visité l'Algérie et qui ont constaté les capacités algériennes, à se hisser au sommet, pour insuffler une véritable dynamique en matière économique. A quelques mois donc de l'entrée en vigueur des accords d'association avec l'Union européenne, du libre-marché et où la concurrence sera rude, voire acharnée, les autorités algériennes, qui s'apprêtent à relever un véritable défi qui consiste à sortir d'une économie dirigée vers une économie libérale, devraient marquer une halte et d'ores et déjà faire le tri entre ceux qui veulent réellement investir et s'investir en Algérie et ceux juste intéressés par la «cagnotte» dont dispose aujourd'hui notre pays.