Plus de 91% de la production du secteur public ont été entravés par des pannes d'équipements vétustes. Les effectifs des entreprises publiques ont tendance à baisser à cause des départs à la retraite, selon une enquête d'opinion auprès des chefs d'entreprises industrielles, réalisée par l'Office national des statistiques (ONS) et rapportée par l'APS hier. Environ 27% des chefs d'entreprises publiques déclarent trouver des difficultés à recruter surtout le personnel d'encadrement. Dans un pays où les universités forment des dizaines de milliers de cadres annuellement et où 73% de chômeurs ont moins de 30 ans, les raisons de ce «vieillissement» sont à chercher ailleurs. A bien observer les statistiques rapportées dans ce sondage, on comprend que ces entreprises ne souffrent pas seulement d'un vieillissement au niveau du personnel mais aussi au niveau des équipements. Plus encore, elles accusent d'autres déficits qui paraissent insignifiants mais coûteux. Ainsi, l'enquête précise que plus de 91% de la production du secteur public ont été entravés par des pannes d'équipements en raison de leur vétusté. Ces pannes, signale l'ONS, ont occasionné des arrêts de travail de plus de 6 jours pour plus de 51% des entreprises publiques. Le même sondage rapporte également que 45% du potentiel de production du secteur public a connu un taux d'utilisation des capacités de production inférieures à 75%, dont plus du tiers à moins de 50%. Le niveau d'approvisionnement en matières premières, selon les mêmes sources, reste inférieur aux besoins exprimés. En conséquence, près de 40% du potentiel de production du secteur public a enregistré des ruptures de stock, causant des arrêts de travail de plus de 10 jours à près de 40% de ce potentiel, selon les calculs de l'ONS. Plus de 41% du potentiel de production du secteur public ont enregistré en outre des pannes d'électricité, provoquant des arrêts de travail inférieurs à 6 jours. Les sondages n'ont pas évalué ces arrêts de travail en termes financiers, mais il est certain que le manque à gagner est énorme. Parallèlement à ce fléchissement du secteur public, le privé lui, a progressé durant le premier trimestre 2005 comparativement au dernier trimestre de l'année dernière. Les chiffres du secteur privé rapportés par l'ONS sont relativement meilleurs que ceux du secteur public. Près de 93% des chefs d'entreprises privées et 65% ont déclaré avoir satisfait toutes les commandes. Seules 18% des entreprises privées ont enregistré des pannes d'électricité. S'agissant des exportations à l'étranger, le rôle des deux secteurs restent très en deçà de la moyenne. Seuls 6% du potentiel de production du secteur public et près de 7% de celui du privé ont exporté ou ont des contrats d'exportation à satisfaire pour le prochain trimestre de l'année en cours. L'exportation n'est pas à l'ordre du jour des objectifs des entreprises algériennes. Ces entreprises semblent se concentrer sur le marché intérieur pour capter d'abord les énormes masses de liquidités injectées chez le consommateur algérien par la politique de l'Etat..