Une vue d'une session du Comité économique mixte algéro-français (Comefa) Une culture partagée, une proximité géographique, la densité des relations économiques, font que nous sommes dans une situation qui n'a pas d'équivalent dans le monde. Allons-nous persister dans le sens interdit de l'Histoire? De la passion mémorielle à la négociation économique. Alger et Paris passent à une autre phase, celle du business et d'âpres négociations sans concessions, mais dans le respect mutuel comme cela se passe de par le monde entre les Etats. La tenue de la quatrième session du Comité économique mixte algéro-français (Comefa), prévue aujourd'hui à Alger, et qui sera sanctionnée par la signature d'importants contrats de partenariats traduit, à bien des égards, cette nouvelle escale dans les rapports entre les deux pays. Un accord portant sur la création d'une société mixte entre le constructeur français Peugeot et des entreprises publiques et privées algériennes, un partenariat avec le Groupe français Schneider Electric et un accord dans le domaine agricole pour la commercialisation des produits agricoles algériens vers l'Union européenne. On n'est plus dans ces vieux clichés présentant les relations franco-algériennes comme marquées du sceau de la difficulté, de l'incompréhension, de la méfiance. Il s'agit d'affaires, rien que d'affaires et que chacun négocie selon ses intérêts. C'est une étape importante et il a fallu du temps pour que les deux pays s'engagent dans cette voie expurgée des pesanteurs d'une histoire douloureuse. C'est dans cette perspective de normalisation des rapports algéro-français qu'il convient d'appréhender ces âpres négociations pour l'installation de l'usine de montage Peugeot en Algérie. «Les échanges franco-algériens reflètent la grande qualité du dialogue politique entre les deux pays et leur volonté partagée d'approfondir les discussions sur les questions régionales et internationales», a indiqué hier, la déclaration conjointe publiée par le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères et celui de l'Economie et des Finances, à la veille de la tenue aujourd'hui (Ndlr) à Alger de la 4ème session du Comité mixte économique algéro-français (Comefa) et de la 3ème session du Dialogue stratégique algéro-français. Une culture partagée, une proximité géographique, des liens tissés par l'histoire - les binationaux se comptent par centaines de milliers- la densité des relations économiques, font que les deux pays se retrouvent malgré eux dans une situation qui n'a pas d'équivalent dans le monde. Allons-nous continuer à prendre le sens interdit de l'Histoire? Bien avant son élection, l'actuel président français, Emmanuel Macron a affiché sa franche volonté de tourner la page d'une histoire partagée. Depuis son arrivée à l'Elysée, les dirigeants français se sont abstenus, et cela mérite d'être souligné, de cultiver démagogiquement la haine et d'entretenir ou de susciter les rancoeurs.