Le simple citoyen rencontré dans la rue commente la décision au cas par cas. La décision du gouvernement de mettre en oeuvre concrètement l'incidence sur les «indus élus», n'a pas concerné les Apc et APW de Bouira. Cette «omission» a été vécu comme une frustration par les partisans de la dissolution des assemblées élues. Cela dit, avant la décision gouvernementale, L'Expression est allé au-devant des citoyens de cette wilaya pour recueillir leurs impressions. La décision du gouvernement de mettre en oeuvre concrètement l'incidence sur les «indus élus», n'a pas concerné les Apc et APW de Bouira. Cette «omission» a été vécue comme une frustration par les partisans de la dissolution des assemblées élues. Cela dit, avant la décision gouvernementale, L'Expression est allé au devant des citoyens de cette wilaya pour recueillir leurs impressions. Ainsi, Ahcène, un enseignant, nous dira que la décision est venue en retard. «Elle est irréfléchie puisqu'elle engendrera une nouvelle instabilité au niveau de communes touchées sensiblement sur le plan du développement. La dissolution doit être nationale, c'est là une autre manière d'isoler davantage la Kabylie...». Cet avis est proche des partisans du FFS qui compte plusieurs communes sur les 19 concernées par la décision. Pour le parti d'Aït Ahmed, et selon un militant, «cette décision est l'oeuvre des laboratoires et de leurs relais locaux. Le peuple a choisi, au nom de quelle légitimité, Abrika et consorts peuvent-ils remettre en cause la souveraineté populaire ?...» Notre interlocuteur ajoute en posant une question: «Quel sort sera réservé aux membres du l'APW qui ont été élus le même jour et dans les mêmes bureaux de vote?» En guise de réponse, Hamou nous dira: «Cette décision s'inscrit en droite ligne dans un plan global qui vise à discréditer le pouvoir populaire. La décision de retirer aux maires plusieurs prérogatives est maintenant consolidée par celle de les renvoyer.» Du côté du FLN, les militants rencontrés préfèrent s'abstenir et se conformer aux directives des responsables. «Si les maires doivent partir pour permettre une normalisation de la situation, il faut qu'ils partent. Les secrétaires généraux pourvus des pouvoirs pour remplacer les maires sont avant tout des administrés sous l'emprise du droit de réserve. Ils ne peuvent se substituer aux représentants du peuple.» Même son de cloche du côté des deux autres formations de la coalition présidentielle, même si un militant du RND émet des réserves. «Le mandat expire dans un an et demi. Il aurait été plus judicieux peut-être de surseoir et organiser des élections partielles pour les seules communes sans exécutif, mais la décision des responsables reste ce qu'elle est...». Pour rappel, signalons que la région est de la wilaya comprend cinq communes sans maires. Cinq communes rattachées à la daïra de M'chedallah avaient répondu favorablement à l'appel au boycott des dernières élections locales. Aujourd'hui, M'chedallah, Saharidj, Ath Mansour, Aghbalou et Ahnif sont sans exécutif élu. L'ensemble des communes concernées par la revendication du mouvement totalise 19 APC. La question qui revient avant l'officialisation de la dissolution concerne le nombre exact des communes touchées. L'autre interrogation concerne l'APW qui compte sept membres du parti FFS, farouchement opposé à l'accord passé entre le gouvernement et les délégués dialoguistes. «Les citoyens éprouvent la pire difficulté à acquérir une quelconque autorisation, ou simplement un document administratif. Même le terrorisme a profité du climat d'incertitude engendré par pareille situation pour élire domicile dans la région où les forces de sécurité sont méprisées. Les réseaux de soutien démantelés comptant des dizaines de membres montrent que les hordes intégristes tirent profit du climat ayant résulté de l'appel au départ des brigades de gendarmerie. Le grand banditisme, le frère de l'intégrisme s'est aussi répandu et s'est spécialisé dans la fausse monnaie, les stupéfiants... Là aussi, M'chedallah a été le théâtre de plusieurs arrestations dans ce domaine. Le manque d'opportunités d'emploi, l'arrêt des travaux sur les chantiers, l'inexistence de nouveaux projets... dus en majorité à l'absence d'élus susceptibles d'intervenir pour dynamiser le quotidien, livrent la jeunesse à elle-même. N'est-ce pas des motifs valables pour engager une normalisation et un retour à la légitimité», s'interrogera un citoyen que nous avions rencontré dans un autre papier sur la situation. Pour conclure, disons que les avis sont diamétralement opposés et chaque parti a ses arguments. Les citoyens craignent un retour à la case départ surtout qu'une majorité des élus rejettent le terme d'«indus élus» et qualifient les dialoguistes d'«indus délégués».