Bélaïd Abrika (Cadc) “c'est une grande victoire” “Cette décision fait partie de ce qui a été convenu dans le protocole d'accord que nous avons signé avec le gouvernement. Elle va mettre un terme aux souffrances des citoyens qui ont eu à subir pendant quatre ans la question catastrophique des “indus élus”. Nous espérons seulement une accélération dans la mise en application de cette procédure de dissolution. Sinon, nous enregistrons cette décision avec grande satisfaction. C'est une grande victoire de la démocratie, c'est le retour à la souveraineté citoyenne. Quant au FFS, nous espérons qu'il tire les leçons de sa participation et sa gestion et qu'il pensera agir désormais dans l'intérêt du citoyen avant tout.” Rabah Issad (CADC) “C'est une décision venue trop tardivement” “C'est vrai que ça sera un soulagement pour la population, mais la question n'est pas vraiment réglée. Le pouvoir n'a pas répondu à l'exigence citoyenne au moment voulu, et puis la question pour laquelle nous avons réjeté les élections de 2002, à savoir la refonte du code communal et de wilaya n'est pas prise en charge. Aujourd'hui, il y a une nouvelle donne, et la situation est devenue plus complexe. Le pouvoir tente de réduire la crise de Kabylie à l'incidence relative à la révocation des “indus élus”, alors que cette question n'est plus d'actualité. Autrement qu'en est-il du dossier du jugement des assassins par exemple ? Et puis pourquoi aller à des élections partielles, alors que les raisons pour lesquelles nous avons rejeté les élections passées n'ont connu aucun changement ? Je pense qu'il faut un débat de fond.” Ali Gherbi (CICB) “Il faut des élections générales” “La dissolution des assemblées de la honte (APH) est l'une des revendications légitimes du mouvement citoyen. Je pense que le pouvoir, après avoir reconnu la légitimité de nos revendications, a fini par reconnaître l'illégalité des élections ayant donné lieu à ces APH. C'est la mobilisation de la rue qui a contraint le pouvoir à revenir sur sa position initiale. Maintenant, il reste à savoir si cette décision va concerner uniquement les APC et APW de Kabylie ou bien toutes les assemblées, c'est-à-dire y compris l'APN. En tout cas, nous revendiquons la dissolution de l'ensemble des assemblées, car même les députés de Kabylie sont des “indus élus”. Et nous allons rejeter toute solution partielle.” Rabah Boucetta (CADC de Boumerdès) “Ce n'est qu'une autre mascarade” “C'est depuis l'an 2004 qu'on nous chante la dissolution des assemblées locales. Pour nous, cette revendication n'est qu'un préalable pour entamer le dialogue. Le pouvoir a choisi comme stratégie la manipulation d'un groupuscule se revendiquant du mouvement citoyen pour gagner du temps jusqu'à 2007. Après la révocation des “indus élus”, on va certainement nous imposer, avec la bénédiction de ces dialoguistes bien sûr, des administrateurs qui prendraient la gestion des assemblées locales de Kabylie jusqu'à 2007. Je tiens à rappeler la position du mouvement citoyen qui exige la dissolution aussi de l'APN, dès lors que la Kabylie n'a pas de députés dûment représentatifs.”