Un grand dramaturge Le concours en question récompensera trois dramaturges en leur attribuant notamment le prix Mohia d'or, le prix Mohia d'argent et le prix Mohia de bronze Aujourd'hui, c'est le dernier délai du dépôt des candidatures pour la participation à la 4e édition du prix Mohia d'or de la meilleure dramaturgie en tamazight laquelle se tiendra lors des 9es Journées théâtrales en hommage à l'homme de théâtre et adaptateur, Abdellah Mohia, plus connu sous son nom d'artiste Mohand Ouyahia. C'est ce qu'a annoncé hier la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou qui organise chaque année cet événement en collaboration avec le théâtre régional Kateb-Yacine et la Maison de la culture Mouloud-Mammeri ainsi que l'Assemblée populaire de la wilaya de Tizi Ouzou (APW). Le concours en question récompensera trois dramaturges en leur attribuant notamment le prix Mohia d'or, le prix Mohia d'argent et le prix Mohia de bronze, a ajouté la même source. Le concours pour l'obtention du prix Mohia vise à récompenser le meilleur texte dramatique et il est ouvert à tous les hommes de théâtre qui écrivent en langue amazighe au niveau national (toutes variantes confondues: kabyle, chaouie, mozabite, chenouie, targuie...). Il y a lieu de souligner en outre qu'au préalable, une commission de lecture de manuscrits proposés siégera pour la sélection des textes répondant aux conditions techniques et graphiques, ainsi que la certification de la paternité de l'oeuvre originale. Les manuscrits en lice pour l'obtention du prix Mohia seront ensuite soumis à l'appréciation d'un jury artistique et littéraire. Ce dernier est composé de dramaturges, metteurs en scène, scénographes et universitaires. Concernant la cérémonie de remise du prix Mohia de la meilleure dramaturgie en langue amazighe, elle aura lieu le 7 décembre 2017. Le lauréat du prix Mohia d'or recevra, en guise de récompense, la somme de 150.000 DA, alors que le deuxième et troisième récipiendaires recevront respectivement 100.000 DA et 50.000 DA, apprend-on auprès des organisateurs. Aussi, des prix d'encouragement seront attribués en fonction de l'appréciation des membres du jury. En fait, à travers cette initiative louable, les responsables du secteur de la culture dans la wilaya de Tizi Ouzou entendent rendre hommage régulièrement et de manière faste au pilier de l'adaptation théâtrale des autres langues vers le tamazight, en l'occurrence Abdellah Mohia. Grâce à ce dernier, des pièces de théâtre mondialement connues ont pu être adaptées et montées en langue amazighe spécificite kabyle. Abdellah Mohia est reconnu en tant que précurseur de l'adaptation théâtrale en tamazight. Il a réussi à adapter en kabyle des pièces dont la trame se déroule un peu partout dans le monde en réussissant avec succès à les adapter à la réalité de la vie quotidienne en Kabylie. Notre auteur a pu, grâce à un travail de titan et à un don inné, à trouver à chaque contexte le lexique adéquat pour traduire le contenu des scènes et des situations exprimées ou décrites dans les versions originelles des pièces de théâtre adaptées. C'est cette capacité qu'avait Mohia à «kabyliser» carrément les pièces en question qui a fait son grand succès. En écoutant le texte ou en voyant les pièces montées en kabyle, on se croirait baigner à 100% dans un monde kabyle et l'idée qu'il s'agit d'une adaptation n'effleure point l'esprit du spectateur ou du lecteur. Mohia a ainsi permis à la littérature kabyle de s'enrichir d'oeuvres immortelles comme En attendant Godot de Samuel Beckett, La décision de Bertolt Brecht, L'exception et la règle du même auteur, La jarre de Luigi Pirandello, Le médecin malgré lui de Molière, Tartuffe du même auteur, Le ressuscité de Lu Xun et la liste est encore longue, sans compter les inédits. L'une de ses pièces les plus connues, les plus jouées et appréciées par le public kabyle est Si Nistri, adaptée de la pièce La farce de Maître Pathelin, dont l'auteur est anonyme. Abdellah Mohia est décédé le 7 décembre 2004. Et c'est cette date qui a été choisie par la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou pour l'attribution du prix qui porte son nom.