Abdelaziz Belaïd Cinq années d'existence sur la carte politique nationale et pourtant, les résultats dépassent ceux des formations politiques dont la création remonte à plusieurs décennies. Pour le président du Front Al-Moustakbal, Abdelaziz Belaïd, la percée fulgurante de son parti aux élections locales résulte de l'entière mobilisation de ses militants tout au long de la campagne électorale. «Nous avons en fait récolté ce que nous avons semé» a expliqué ce dernier au parterre nourri de journalistes venus prendre part à la conférence de presse qu'il a animé, hier, en son siège sis à Kouba (Alger). Le président du front qui était accompagné de ses plus proches collaborateurs ainsi que les deux nouveaux présidents des communes de Rouiba et de Dar El Beida gagnées par son parti, a précisé d'emblée que celui-ci a présenté 803 listes communales sur les 1541 Assemblées populaires que compte le pays et qu'il en a remporté 71 et que sur les 39 listes de wilayas sur les 48 du territoire national il a obtenu 31 sièges. «Des résultats, quoique préliminaires, très positifs qui confirment encore une fois notre statut de troisième force politique du pays» a indiqué le conférencier. Selon ce dernier, les résultats obtenus par son parti auraient pu être meilleurs: «Si ce n'était l'intervention des agents de l'administration, nous aurions pu gagner plusieurs autres APC et avoir la majorité absolue dans d'autres.» Devant ce constat le conférencier a saisi l'occasion pour réitérer sa demande d'«élire les membres de la Haute Instance indépendante de surveillance des élections, pour avoir la crédibilité de chapeauter les élections du début jusqu'à la proclamation des résultats». Concernant les recours émis par son parti, Abdelaziz Belaïd garde l'espoir à ce qu'ils soient acceptés par les instances compétentes non sans reconnaître que les chiffres atteints par son parti pouvaient être réduits à la baisse suite aux recours d'autres formations politiques. Ce dernier s'est ensuite prêté aux questions des journalistes. L'un deux lui a demandé si sa formation politique n'avait pas acheté des voix pour user d'autres stratèges mais pour arriver aux résultats par son parti? Abdelaziz Belaïd a répondu tout de go: «Nous sommes la 3ème force politique réelle du pays et nous n'avons pas acheté des voix et encore moins recouru au chantage et aux intimidations» et d'ajouter «le Front Al-Moustakbal est une opposition constructive et il y restera tout en continuant à militer pour une plate-forme politique propre afin d'accéder au pouvoir mais pas par n'importe quel moyen». Il a par ailleurs affirmé que son parti «refusait d'être utilisé tout en restant ouvert à toutes les propositions et initiatives sincères émanant de l'opposition ou du pouvoir». L'autre question posée par un confrère demandant au conférencier si l'administration était vraiment neutre? Abdelaziz Belaïd a répondu: «L'administration n'était pas du tout neutre, pis encore, son intervention était cette fois-ci beaucoup plus importante et visible que lors des précédents rendez-vous électoraux.» Et d'ajouter: «Des représentants de parti ont été carrément empêchés d'assister au dépouillement et au dépôt des procès-verbaux. Notre belle performance ne nous fera pas oublier que les résultats ne reflètent pas parfaitement la réalité ainsi que notre poids réel sur la scène politique». Le premier responsable du Front est revenu sur les performances atteintes par son parti. A ce sujet il dira «nous n'avons que cinq années d'existence sur la carte politique nationale et pourtant nos résultats dépassent ceux des formations politiques dont la création remonte à plusieurs décennies». Toujours dans ce même sens le conférencier a affirmé que «les médias parlent aujourd'hui de surprise, mais pour nous ce n'est nullement le cas et ces résultats étaient attendus et prévisibles vu le travail de fond effectué et la réaction du peuple qui a largement adopté, là où nous sommes passés, notre discours sincère et réaliste». Et d'assurer dans la foulée que le parti qu'il préside était «porteur d'un projet d'avenir». Répondant à une question relative aux taux de participation et d'abstention ainsi qu'au nombre de bulletins nuls, l'orateur a justifié cette situation par le «manque de confiance». «Le peuple ne fait plus confiance, ce qui explique l'ampleur du parti blanc'' (bulletins nuls et abstention, ndlr) dans ces élections. Les campagnes et les spots de sensibilisation étaient très défaillants et ont eu l'effet inverse sur la participation. Les discours, parfois très faibles, ont aussi favorisé l'abstention», a-t-il analysé. Abdelaziz Belaïd a, à la fin, révélé que des décisions «importantes et des initiatives «innovantes» allaient être annoncées lors du prochain congrès du parti prévu «au plus tard dans 5 ou six mois». Les composantes du parti «étudieront, entre autres, la participation à la présidentielle de 2019». Quant à l'hypothèse d'alliance avec d'autres partis pour les prochaines élections «la décision sera prise à l'issue du prochain congrès» a indiqué le conférencier. «Toujours à propos du congrès nous comptons adopter des résolutions pour que nos représentants passent par des élections préliminaires. Ainsi, notre parti sera le premier à adopter en Algérie une telle démarche» Abdelaziz Belaïd est revenu sur les performances atteintes par son parti où il déclarera en guise de conclusion «notre satisfaction nous vient surtout des communes importantes à l'image de Boumerdès, Rouiba, Dar El-Beïda, Baraki, Baba-Hacène, Djanet et la ville touristique de Zéralda car elles seront présidées par notre parti».