Le président du Front El-Moustakbal, Abdelaziz Belaïd, estime que son parti "craint l'abstention du fait que certains responsables de formations politiques se vantaient, lors de la précampagne, qu'ils allaient rafler la mise au sein du Parlement. Ils se permettaient de telles déclarations comme si le peuple n'existait pas et comme s'ils étaient seuls sur la scène politique en évoquant le système des quotas. Ces pratiques encouragent l'abstention et tout le monde en parle. Pour notre part, nous allons militer contre ces pratiques et nous sommes confiants que si le peuple vote en masse, il n'y aura pas de fraude". Lors d'une conférence de presse animée hier au siège de son parti à Kouba, M. Belaïd a indiqué que "l'Etat algérien a intérêt à veiller à la transparence du scrutin, d'autant que le pays traverse une zone de turbulences, marquée par la baisse drastique du prix du baril du pétrole, l'érosion du pouvoir d'achat, l'insécurité aux frontières et les multiples menaces qui émanent de l'étranger. On espère que les élections législatives du 4 mai seront une aubaine pour rétablir la confiance entre les gouvernants et les gouvernés, instaurer un dialogue franc et constituer une assemblée représentative de l'intelligentsia algérienne. C'est comme ça que nous pourrons surmonter la crise et faire face aux nouveaux défis". Citant les garanties données par le gouvernement pour le bon déroulement de ce scrutin, le conférencier a appelé la Haute instance indépendante pour la surveillance des élections (Hiise) à veiller à la crédibilité de ces joutes électorales, non sans exprimer sa crainte de voir "l'administration s'impliquer". Il citera, entre autres, les recours que formulent les partis et les candidats lors de chaque élection. "À chaque fois qu'on porte un recours devant les tribunaux, la justice prend acte de la requête dans la forme et la rejette dans le fond. Et à chaque fois, on nous dit que les recours devaient se faire au niveau des bureaux de vote. C'est pour cette raison que notre parti appelle les instances concernées à éloigner l'administration dans ce vote et à laisser le libre choix aux électeurs", a martelé M. Belaïd. Représenté dans 47 wilayas et 4 circonscriptions à l'étranger, le Front El-Moustakbal "a donné la chance aux jeunes compétences pour émerger", a indiqué Belaïd, affirmant que 11% des candidats sont âgés de moins de 30 ans, dont 4% sont des doctorants et 61% ont un niveau universitaire. "Nous sommes en démocratie et nous devons agir en démocrates. Nos candidats vont animer 30 meetings à travers 30 wilayas du pays, en plus des rencontres de proximité. Nous irons aux élections en force, en toute sportivité. Le respect des candidats et des partis de l'opposition, comme d'ailleurs les institutions de l'Etat, régnera dans notre discours. Le principal étant d'instaurer une stabilité des mœurs politiques basées sur le respect de soi et d'autrui pour fonder un Parlement fort et représentatif", conclura M. Belaïd. F. B.