Colère. Indignation. L'émoi était grand ces derniers jours dans le monde à la nouvelle que des hommes étaient vendus comme du bétail aux enchères dans la périphérie de Tripoli en Libye. Terrible! Un retour aux temps sombres de l'esclavagisme et des négriers que rien ne laissait conjecturer. Aucune Mme Soleil ne s'est hasardée à prédire en ce début du troisième millénaire le réveil de pratiques supposées bannies et éradiquées de notre monde. Il s'avère donc, qu'il n'en est rien et que les asservisseurs sont encore parmi nous. Or, c'est encore cette malheureuse Afrique qui voit cette ignominie se répéter, voire se régénérer sur son sol. Une Afrique qui paya le prix fort - le sang de ses enfants - aux suceurs de sang des XVIIIe et XIXe siècles. Si des hommes ont pu vendre d'autres hommes en pleine lumière en ce siècle de l'Internet et de la communication en temps réel, c'est dû en premier lieu à l'impunité, à la permissivité effrénée, qui marquent nos sociétés modernes. Dans le monde du troisième millénaire, le constat est celui de la dissolution des moeurs - cf; les scandales des harcèlements sexuels dans les sociétés bling-blings occidentales -; du mariage «pour tous» prôné dans un Occident licencieux et décadent; des violences extrêmes [Daesh, Al Qaîda, Boko Haram, Shebab...] entretenues, comme ne point dire initiée, voire encouragée dans un monde qui a perdu ses repères. La soudaine apparition des esclavagistes, qui a trouvé en Libye un terrain approprié pour ses macabres affaires, n'est que la résultante de la destruction de ce pays, la disparition de ses institutions, le retour de la loi du talion. Dans ses réactions «indignées» le monde politique international et lesdits grands médias se sont plus appesantis sur les effets de ce crime contre l'humain, que sur ses causes. En effet, qui incriminer de cette terrible agression qui voit un pays africain retourner à la période honnie de la servitude? Plus que les esclavagistes eux-mêmes [qui tirent profit d'une situation de fait, absence d'un pouvoir central stable en Libye] les premiers coupables sont ceux qui ont contribué à la désagrégation de ce pays par l'organisation de sa dévastation. Ces coupables ont des noms: Otan, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Qatar, Emirats arabes unis et plus particulièrement deux noms: Nicolas Sarkozy [ex-président français, principal acteur du drame qui endeuille la Libye depuis six ans] et son maléfique conseiller: Bernard-Henri Lévy. Débusquer et châtier les esclavagistes de Tripoli, est une oeuvre de salubrité publique, sanctionner leurs quasi-commanditaires - ceux qui dans l'ombre ont rendu ce forfait possible - est un devoir que ladite «communauté internationale» doit au peuple libyen. Un personnage particulièrement ignominieux est bien l'incertain «Bernard-Henri Lévy». Un des commanditaires des «printemps» dits arabes, qui paya de sa personne, singulièrement en Libye, afin de «consolider» le chaos qui mit à bas l'architecture institutionnelle libyenne. Il tentât, mais vainement, de susciter la même anarchie en Algérie. Il ira, cynique, jusqu'à dire que l'Algérie «avait besoin d'un printemps arabe» (cf; le débat avec Mme Zohra Drif), se félicitant à l'avance du bain de sang que serait de nouveau l'Algérie. Or, cet «homme» l'assujettissement, il s'y connaît, qui mena à la trique les employés africains (de Côte d'Ivoire, du Gabon et du Cameroun) dans la société familiale des Lévy qui a fait main basse sur le bois précieux de ces trois pays. En Afrique de l'Ouest, ledit «Bernard-Henri Lévy» est connu comme un exploiteur au long cours, un quasi-esclavagiste des pauvres. C'est ce triste personnage qui est devenu l'éminence grise des présidents français, Nicolas Sarkozy et François Hollande, qu'il encouragea à allumer le feu de la discorde en Libye et en Syrie. C'est ce lugubre personnage, assoiffé de sang, qui voyait, au grand profit d'Israël, le Monde arabe s'embraser sous le fallacieux «printemps arabe». Sarkozy était lui intéressé par la disparition d'un témoin gênant, le guide libyen qui lui versa sans compter des numéraires (50 millions d'euros selon les intermédiaires au fait de l'affaire) pour sa campagne présidentielle de 2007. C'est, certes, en témoignage de gratitude que Nicolas Sarkozy a fait bombarder, via l'Otan, le pays de son bienfaiteur «Kadhafi». Lévy, Sarkozy, voilà des pistes à étudier pour la CPI, si cette Cour dite «pénale» est réellement utile en sachant sanctionner les vrais coupables. Bien sûr qu'il faut condamner les esclavagistes de Tripoli, mais ce serait encore plus en phase avec la réalité, de demander des comptes à ceux qui ont décidé de livrer la Libye au chaos, qui ont rendu la résurgence de la servitude possible. Car les vrais criminels, ils sont connus, ce sont ceux qui ont ordonné le dépeçage et la mise à mort de la Libye.