De retour de Libye où elle a rencontré les membres du Conseil national de transition, des jeunes insurgés et les responsables de Tripoli, Saïda Benhabiles, ancienne ministre algérienne et présidente d'une association, a fait hier au Temps d'Algérie des révélations, à Alger, lors des assises nationales sur la société civile, qui risquent d'éclabousser les régimes de Nicolas Sarkozy, de Grande-Bretagne et des Etats-Unis d'Amérique. Le conflit libyen est monté de toutes pièces, selon l'ancienne ministre, qui détient des preuves irréfutables sur les intentions des pays occidentaux qui ont déclaré la guerre au «frère d'hier», Mouamar El Kaddafi. En effet, Saïda Benhabiles a effectué récemment un voyage «dangereux», au prix de sa vie, pour voir de visu la «révolte» du peuple libyen, devenu le «fonds de commerce des responsables européens et américains, ainsi que certains dirigeants impitoyables des pays arabes, notamment l'émir du Qatar». L'ancienne ministre a dû avoir l'autorisation de l'écrivain et philosophe français juif, Bernard Henri Lévy pour se rendre à Benghazi. Ce dernier est devenu «le chef des insurgés». «Il est au courant de tout et coordonne toutes les actions», a tenu à souligner notre ministre, s'interrogeant sur le rôle de ce personnage dans le conflit libyen. «Les forces de l'Otan tuent les civils, les enfants, les femmes, des simples citoyens et tirent sur tout ce qui bouge. Nous avons vu des images horribles, même les hôpitaux n'ont pas échappé à cette alliance militaire. Il faut que l'ONU suspende d'urgence la résolution d'intervention des forces militaires en Libye. C'est un massacre des populations. Ce que j'ai vu en Libye est impardonnable. Il y a plus de drapeaux français que libyens», témoigne-t-elle offusquée et indignée. «Les citoyens libyens n'arrivent pas à admettre que leur pays aussi riche devienne d'un coup un terrain pour avions. Tous les Libyens sont armés, même les enfants possèdent des fusils et des pistolets. Il n'y a aucune sécurité et les groupes terroristes ayant fuit les prisons sont en force et font ce qu'ils veulent. C'est le chaos total», ajoute-t-elle, signalant que le guide de la Révolution libyenne a le mérite d'avoir distribué la richesse à son peuple, mais n'en a pas fait autant pour l'armer politiquement contre l'Occident. «Je ne suis pas contre des manifestations pour la démocratie et le développement du pays avec plus de liberté et de critique. Mais à la manière avec laquelle les choses ont été menées en Libye, on s'est rendu compte que les forces extérieures ont tout fait pour détruire ce pays qui regorge de richesses naturelles inestimables», a-t-elle signalé. «La révolte libyenne n'est ni populaire, ni spontanée et encore moins démocratique», selon elle. Il s'agit d'une sanction infligée au peuple libyen par «les maîtres du monde» qui ont perdu la Tunisie et l'Egypte et qui veulent également détruire la Syrie en entraînant les «médias de guerre, dont la chaîne El Jazira et d'autres canaux américains et européens». Le Conseil national de transition se compose de ressortissants étrangers qui n'ont rien à voir avec la Libye, le reste des membres du CNT sont des personnages opportunistes, comme l'ancien ministre de la justice de Kadhafi, Mustapha Abdujalil Al Bayda, aujourd'hui président du Conseil. A cela, il faut ajouter les monarchistes traditionalistes Senoussi, qui veulent prendre leur revanche sur la révolution verte en utilisant les Libyens. Tous les réseaux de renseignements sont présents en Libye, surtout à Benghazi, les services du Mossad, de la DGSE et britanniques. Le pays est infesté d'agents secrets qui utilisent et ont recours à toutes les nouvelles technologies de propagande de guerre et médiatiques. L'armée libyenne fait face à de puissants militaires venus d'Israël et aux puissances occidentales L'ancienne ministre algérienne promet d'animer une conférence de presse à Alger pour révéler les secrets de cette guerre déclarée au peuple libyen et de revenir sur les circonstances de son voyage dans ce pays frère qui a duré plus d'un mois, où elle a passé des nuits blanches par crainte d'être arrêtée par les services de renseignements israéliens ou européens. Notons que la mission a été menée sous la bannière du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R) ce qui a permis à l'Algérienne de passer inaperçue et d'éviter des embêtements aux frontières. L'autre point à souligner est celui du refus des autorités françaises (le ministère des Affaires étrangères) d'accorder une salle aux animateurs du mouvement associatif qui ont effectué cette mission en Libye afin de rendre public leur rapport. Il a fallu l'aide du directeur de la revue Afrique Asie pour que les animateurs de ce centre puissent avoir le droit à la parole dans un pays qui se réclame comme la nation des droits de l'homme.