Une vue de Béjaïa Sur les 51 communes que compte la wilaya de Béjaïa, 42 d'entre elles risquent de connaître des blocages dans la composition des exécutifs. Les nouvelles majorités relatives sont dans l'obligation de tisser des alliances pour mener à bien leurs missions. Etre élu président d'une collectivité locale n'est pas suffisant pour gouverner en toute aisance. Lorsqu'on est porté aux commandes d'une collectivité avec une majorité relative, cela impose des alliances. Si le Code communal garantit la présidence à la liste majoritaire, même relativement, cela reste insuffisant pour gérer dans de bonnes conditions les affaires locales. Le risque de blocage peut survenir à tout moment. Le foisonnement des listes de candidats pour le double scrutin des locales, que l'on peut considérer comme une expression réelle de la pluralité, comporte en lui des imbroglios liés notamment à la gestion et au fonctionnement des collectivités locales. Les résultats des élections de jeudi dernier ont fait ressortir des assemblées aux représentations multiples. Parfois des majorités ont été obtenues avec seulement des écarts entre le vainqueur, qui détient de fait la présidence et les poursuivants, qui ont tout le loisir de s'imposer. Selon les affinités, les tendances politiques, des blocages et des dénouements peuvent se produire. A Béjaïa, seules 10 communes échapperont à cette problématique. Au niveau de ces 10 collectivités, des majorités absolues sont sorties des urnes et les maires fraîchement élus peuvent dès leur installation officielle passer à la réalisation et la concrétisation des programmes pour lesquels ils ont été élus. Les communes de Tazmalt (indépendant), Feraoun (indépendant), Tamokra, Ighrem, Ighil Ali, Beni Ksila (FFS) M'cissna (indépendant), Amalou, Tizi Nberber (RND) et Talla Hamza (FLN) ne sont pas concernées. Leurs populations peuvent respirer. Le blocage ne peut en aucun cas se produire. Ce n'est pas le cas des 41 autres communes où déjà les prémices des blocages s'invitent avant même la proclamation officielle des résultats par le Conseil constitutionnel. Le Front des forces socialistes (FFS), qui a pris les commandes de l'APW et de 19 autres communes se voit contraint, exception faite de quatre communes, de tisser des alliances partout là où il est sorti vainqueur. Si des alliances sont d'ores et déjà écartées avec son frère ennemi le RCD, comme cela est de tradition, le FFS n'écarte pas la collaboration avec les autres listes indépendantes ou partisanes. «L'essentiel pour le FFS est d'éviter les blocages et entamer la mission pour laquelle nous avons été élus», a indiqué hier, une source proche du parti précisant que «d'intenses négociations sont en cours pour entrer de plain-pied dans le travail dès l'installation des assemblées». De son côté, le FLN, qui a connu un recul, se montre optimiste quant à la gestion collective des communes là où il compte des élus. Hier, il était en conclave. Le RND, les indépendants, le RCD... affichent aussi leur disponibilité à tisser des alliances rendues impératives par les scores obtenus. Des situations, en somme, délicates, qui peuvent être nourries parfois par des calculs et considérations individuelles. Un cas de figure à prévoir dans la répartition des postes connaissant la nature de certains élus qui ne peuvent pas se montrer conciliants sans contrepartie.