M.Sarkozy a réaffirmé sa volonté de substituer une «immigration choisie», à celle que, selon lui, la France «subit». L'objectif du ministre de l'Intérieur français est d'arriver à 23 000 expulsions en 2005 (+50%). Il a également confirmé que les régularisations de clandestins ne se feront qu'«au cas par cas», «lorsque la situation humanitaire l'exigera». Les autorités évaluent entre 200.000 et 400.000 le nombre de clandestins en France. La majorité (70%) des immigrés en France continuent de venir des pays du Maghreb et d'Afrique occidentale francophone. Le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) a condamné les propos de M.Sarkozy en l'accusant de chercher à «instrumentaliser» et «criminaliser» l'immigration en prenant ainsi «ouvertement le risque de donner des gages dangereux (...) aux électeurs extrémistes». La France doit disposer du choix de ceux qu'elle est censée accueillir. C'est en substance ce que ne cesse de déclarer le ministre français de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy. Avant-hier à Marseille, Sarko, comme l'appellent ses compatriote, a plaidé pour le droit de la France à choisir les immigrés dont elle a «besoin». Partisan d'une politique des quotas, M.Sarkozy a annoncé sa détermination à faire faire un virage de 90° à la politique de son pays en matière d'immigration. Le ministre a expliqué que si «l'immigration zéro est un mythe», il ne voulait «plus que la France accueille ceux dont, nulle part ailleurs, on ne veut». Une déclaration qui tranche avec l'image que l'on se fait de la France comme «un pays d'accueil des opprimés de par le monde». Sans aller jusqu'à prononcer ouvertement le mot «quotas», terme encore difficilement prononçable en France, M.Sarkozy a réaffirmé sa volonté de substituer une «immigration choisie», à celle que, selon lui, la France «subit». Pour parvenir à son but, le ministre entend mettre en place une mission interministérielle d'évaluation des capacités d'accueil, d'octroi de visas et des besoins de la France en immigrés. Sarko compte passer à la vitesse supérieure dès mars 2006, date de la remise du rapport de la fameuse commission. Président de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), le parti au pouvoir, le ministre de l'Intérieur français ne perd pas son temps. Il a en effet, annoncé la mise en place dans les consulats d'«un système de points» pour les étudiants selon des critères (âge, langue, discipline) qui ne comprennent pas la nationalité, avec pour principale mission de filtrer les immigrants, donnant la priorité aux «actifs qualifiés». Ces derniers bénéficieraient de cartes de séjour «de trois ou quatre ans», afin, selon le ministre, d'«éviter de vider les pays d'origine de leurs meilleures compétences». Par ailleurs, M.Sarkozy entend renforcer la lutte contre l'«immigration subie», notamment en maîtrisant «mieux l'immigration familiale», qui se taille la part du lion dans les titres de séjour (102.000 sur 217.000 en 2003), et ferait l'objet, selon le ministère, de «détournements de procédures» massifs. «Les mariages blancs et forcés seront mieux réprimés, le regroupement familial un peu moins contourné, les attestations d'accueil enfin contrôlées», a souligné le ministre.