Restriction M. Sarkozy, qui vise la présidence en 2007, a annoncé, hier, qu'il entendait «profondément transformer» la politique d'immigration de la France. La France doit choisir les immigrés dont elle a «besoin», a fait valoir, hier, à Marseille, le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, partisan d'une politique des quotas. Le ministre a expliqué que si «l'immigration zéro est un mythe», il ne voulait «plus que la France accueille ceux dont, nulle part ailleurs, on ne veut». Sans évoquer des «quotas», terme trop polémique en France, M. Sarkozy a réaffirmé sa volonté de substituer une «immigration choisie», à celle que, selon lui, la France «subit». Il a annoncé la création d'une mission interministérielle d'évaluation des capacités d'accueil, d'octroi de visas et des besoins de la France en immigrés. Cette mission remettra ses «conclusions opérationnelles» en mars 2006, a précisé M. Sarkozy qui préside l'Union pour un mouvement populaire (UMP), le parti au pouvoir. Nicolas Sarkozy a annoncé la mise en place dans les consulats d' «un système de points pour les étudiants selon des critères, qui ne comprennent pas la nationalité». L'objectif est d'étendre ce dispositif aux «actifs qualifiés» qui bénéficieraient de cartes de séjour «de trois ou quatre ans», afin, selon le ministre, d'«éviter de vider les pays d'origine de leurs meilleures compétences». Par ailleurs, M. Sarkozy entend renforcer la lutte contre l'«immigration subie», notamment en maîtrisant «mieux l'immigration familiale», qui se taille la part du lion dans les titres de séjour (102 000 sur 217 000 en 2003), et ferait l'objet, selon lui, de «détournements de procédures» massifs. «Les mariages blancs et forcés seront mieux réprimés, le regroupement familial un peu moins contourné, les attestations d'accueil enfin contrôlées», a dit le ministre. Il a demandé une vigilance renforcée aux consulats concernant l'octroi de visas. Il a réaffirmé l'objectif de 23 000 expulsions en 2005 (+50%), a confirmé que les régularisations de clandestins ne se feraient qu'«au cas par cas», «lorsque la situation humanitaire l'exige». Les autorités évaluent entre 200 000 et 400 000 le nombre de clandestins en France. La majorité (70%) des immigrés en France continue de venir des pays du Maghreb et d'Afrique occidentale francophone. Le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) a condamné les propos de M. Sarkozy en l'accusant de chercher à «instrumentaliser» et «criminaliser» l'immigration en prenant ainsi «ouvertement le risque de donner des gages dangereux (...) aux électeurs extrémistes».