L'environnement de la ville de Batna est en train de se dégrader d'une manière inquiétante. Nous ne pouvons établir un horaire selon lequel Batna vivra une catastrophe, mais elle ne tardera pas à y arriver si les choses stagnent au stade où elles sont. La ville court un danger réel que celui de la maladie de la typhoïde qui l'a secouée ces dernières années. Les sources de danger à l'heure actuelle qui menacent et qui demandent une intervention urgente proviennent des oueds qui traversent la ville et les parcs à parpaings qui commencent à faire leur apparition ces derniers temps et plus spécialement au sud de la ville dans les alentours des cités des 1200 logements et la SAE où l'on compte plus de 7 fabriques de parpaings qui lui ravinent le visage et qui empestent le voisinage. De ces deux sources de pollution, la catastrophe la plus imminente est celle qui provient du côté des oueds à moitié remplis de tous les détritus et les ordures ménagères dont les riverains se débarrassent sans respecter leur vie et celle des autres. Les citoyens ont perdu le sens du devoir civique et l'incivisme a gagné les lieux. Les services de voirie ont baissé les bras. Gagnés par un air de défaitisme, ils ont laissé les choses se faire. Les citoyens présentent comme coupables les élus et les responsables de la ville de ne pas avoir assumé leurs responsabilités. Les incriminés rétorquent et dénoncent et l'incivisme et les moyens budgétaires insultants qui ne leur permettent pas d'entreprendre une telle entreprise qui se chiffre à des milliards et dont les caisses de la mairie ne disposent pas, selon les dires de certains élus. Un véritable casse-tête chinois, plutôt un cercle vicieux dont on n'arrive pas à s'en sortir. Pourtant, le problème n'est pas insoluble. Il suffit juste que les efforts se conjuguent au pluriel pour que cette menace disparaisse et que les oueds respirent l'air et trouvent leur pureté d'antan. Certes, le curage de ces oueds demande des moyens et de l'argent pour enlever les ordures et la saleté qui les remplissent mais rien désormais ne résiste à la volonté des hommes pour réussir à assainir les oueds et rendre à la ville de Batna sa propreté. Rappelons aux membres élus de l'APC de Batna que lors de leur élection, ils ont juré de faire de la propreté de Batna leur cheval de bataille, qu'ils ne désarment pas! Attention, vous êtes des Batnéens, dignes fils des l'Aurès et les véritables gens des l'Aurès ne retournent pas leurs fusils en bas. Egalement, la population devrait se rendre compte de la détérioration progressive de leur environnement qui commence à constituer une véritable menace contre leur santé et le devenir de leurs enfants. Les dangers inhérents à cette faculté de leur adaptation pourraient leur coûter très cher, à leur vie et/ou à la vie de l'un des leurs si jamais une épidémie se déclare. Les services de l'hygiène de la direction de la santé de la wilaya de Batna devraient actionner leurs sirènes d'alerte pour ne pas jouer plus tard les sapeurs-pompiers. Une fausse alerte ou alerte de simulation vaut mieux que des pertes humaines! La ville s'est adaptée progressivement à la saleté et à la pollution et il est temps qu'elle reprenne conscience du danger qu'elle encourt. La plupart des dangers qui menacent la population trouvent leur origine dans cette immense faculté de son adaptation. Les effets les plus sérieux de la pollution de l'environnement sont encore à venir puisque c'est seulement au cours des deux récentes décennies que la pollution et la saleté se sont répandues à un rythme effréné dans les quartiers de la ville et spécialement aux alentours du centre-ville. Les effets de la pollution ne tarderont pas à se manifester et les conséquences, on ne peut pas les prévoir. Un homme averti en vaut deux. A ce sujet, un certain René Dubois dans son article Survivre ne suffit pas, écrit: «Les animaux sauvages réussissent à survivre et parfois même à se reproduire dans les zoos, mais au prix de la perte de la beauté et de la majesté que leur confère leur milieu naturel. De même, l'homme peut survivre et se reproduire dans le cadre pollué du monde technique, quitte à sacrifier à cette adaptation une grande part de ses qualités humaines». Et pour garder ses qualité humaines, il est temps de retrousser les manches pour sauver l'environnement de la ville de Batna de la pollution.