Ce marché couvert de la ville de Batna, insalubre, situé au cœur du centre-ville, construit pendant la période coloniale, présente des risques réels pour la santé des clients, des commerçants et du voisinage. La première chose qui choquera le visiteur à Batna-ville est, certainement, cette saleté légendaire qui sévit au niveau du marché couvert et de ses alentours. “C'est le royaume de la saleté !” nous fait remarquer un citoyen. Chaque jour et à chaque achat, le commerçant et le client se débarrassent de leur saleté qui jonchent, en maître absolu, les lieux et la dégradation est en train de prendre des proportions démesurées. Ce marché couvert de la ville de Batna, insalubre, situé au cœur du centre-ville, construit pendant la période coloniale, présente des risques réels pour la santé des clients, des commerçants et du voisinage. Il constitue une véritable plaie hideuse défigurant le visage de la ville. Comme si la saleté, le désordre et l'anarchie, où baigne le marché couvert, se sont donné le mot pour se réunir en cet endroit. La bonne odeur des fruits et légumes qui se dégageait des lieux, autrefois, est remplacée par une odeur nauséabonde qui vous fait vomir les boyaux. Même votre regard n'est pas épargné par des saletés qui jonchent les trottoirs et la chaussée ainsi que ces eaux noirâtres qui stagnent en permanence. Pire encore est le décor à l'intérieur. Au premier étage, à la première marche, vous êtes saisi par ce désert qui commence à s'installer et de ces toiles d'araignée qui tapissent les murs. C'est presque le vide ! Rares sont les clients qui s'aventurent encore dans ce coin sordide. Les marchands des fruits et légumes, qui occupaient autrefois le premier étage, ont évacué les lieux et les locaux ont été fermés. Il ne reste que quelques commerçants, tous des bouchers qui continuent d'exposer la viande dans des conditions d'insalubrité manifeste. “Ce marché fait l'objet d'un contentieux entre l'APC de Batna, propriétaire du bien, et les commerçants locataires, tous des anciens, qui refusent d'obtempérer et de payer la hausse des prix de location des locaux décidée par l'APC. L'affaire est en justice”, tente d'expliquer le maire de Batna. La contagion semble avoir touché les espaces limitrophes occupés par les tenants du commerce informel qui est en train, lui aussi, de défigurer le décor. Les trottoirs, celui qui passe devant le marché ou celui d'en face, sont squattés par des marchandises exposées à même le sol, dans des cageots, des sachets et autres. Les conditions de vie et de commerce sont inacceptables. Ainsi, l'éradication de ce marché couvert indigne constitue une priorité de l'action publique dans le cadre de la lutte contre les lieux insalubres. Qui mettra l'ordre dans ce grand “souk” et rendra à Batna sa propreté et son charme ? B. Boumaïla