La crise économique en France a obligé les responsables de l'audiovisuel français à réfléchir au retour à l'ancien modèle de pôle audiovisuel qui regrouperait la radio et la télévision, à l'image de RTF ou ORTF. En effet, le président du Conseil supérieur de l'audiovisuel, Olivier Schrameck, réfléchit à un rapprochement entre France Télévisions et Radio France, en vue de réaliser des économies. Il a néanmoins indiqué que cela poserait des «problèmes d'intégration» et prôné à la place des «synergies» dans l'audiovisuel public. Un document de travail du ministère français de la Culture avait suggéré de «regrouper» les sociétés de l'audiovisuel public (France Télévisions, Radio France, etc.) dans une «holding», parmi des pistes afin de réaliser des économies. Il a notamment cité l'exemple de la création de la chaîne Franceinfo, issue d'une coopération entre France Télévisions, Radio France, l'INA et France Médias Monde (France 24, RFI) Le ministre des Comptes publics a évoqué cette possibilité. Dans le même sillage, France Télévisions sera soumise à une coupe budgétaire de 47 millions d'euros. Mais le gouvernement a des idées plus larges pour aider le service public à faire des économies. A l'Assemblée nationale française, lors des discussions autour du projet de budget 2018, le gouvernement a proposé un certain nombre de mesures, notamment la fusion ou du moins une mutualisation entre les antennes régionales de France 3 et le Groupe France Bleu, qui pourraient permettre des économies d'échelle. C'est une réflexion qui est en train de prendre de plus en plus de poids dans les discussions pour la sauvegarde du secteur audiovisuel public. Mieux encore, dans le cadre de la production, le groupe audiovisuel public France Télévisions qui consacre 420 millions d'euros à la création, n'est plus en mesure de rivaliser avec le géant du Net Netlix. France Télévisions pense aux alliances avec les groupes audiovisuels publics européens afin de créer une structure commune de coproduction. Les discussions ont été entamées avec la RAI italienne, la ZDF allemande, la TVE espagnole et la BBC britannique afin d'investir une vingtaine de millions d'euros par an afin de coproduire une série originale ambitieuse dotée d'un budget de 100 millions d'euros. Cette situation économique difficile des télévisions européennes a néanmoins arrangé les politiques en France et en Europe qui ont jeté leur dévolu sur les télévisions privées qui possèdent de gros budgets. Les difficultés des télévisions publiques arrangent également les stations électroniques qui font de la VOD la vidéo sur demande, tuant à petit feu la télévision publique et son service audiovisuel légendaire. [email protected]