Poursuivant une politique qui frise l'inconscience, le président des Etats-Unis, Donald Trump a franchi l'inconcevable par la décision insensée du transfert de l'ambassade des Etats-Unis en Israël à Jérusalem. Ainsi, Trump, fait fi des mises en garde unanimes de la communauté internationale, des dangers qu'une telle annonce va induire sur une région déjà en butte à de multiples conflits. Se comportant en maître du monde, le président des Etats-Unis joue avec le feu, semblant présumer qu'il lui suffirait de décider pour que le monde dise amen. Que nenni! Ce n'est pas aussi élémentaire qu'il veut bien le croire. D'autant plus qu'une telle décision [transfert de l'ambassade US en Israël] outre de mettre le feu aux poudres au Moyen-Orient, exclurait Washington du processus de paix, si celui-ci serait encore valide. A juste raison, l'émotion est grande dans le monde pour l'acte inqualifiable que Donald Trump aura commis ou s'apprête à commettre. Il est patent que la question palestinienne n'est pas du seul ressort des Etats-Unis et d'Israël. Ce dossier très sensible engage la communauté des Nations, qui (d'ailleurs) ne cesse de mettre en garde contre des retombées incalculables et dommageables qu'induirait le transfert de l'ambassade US. Cela est d'autant plus grave que Trump donne l'impression d'avoir abandonné l'idée de deux Etats (Palestine et Israël) vivant (en paix) côte à côte, faisant ainsi sien le jusqu'au-boutisme sioniste. De fait, le président des Etats-Unis qui frappe tous azimuts se conduit en parfait paranoïa et personnage inculte qui vient de lever la protection de monuments nationaux et Amérindiens de l'Utah, justifiant ce crime écologique et archéologique, en déclarant: «Je suis un promoteur immobilier. Lorsqu'on commence à parler de millions d'hectares, je dis pouvez-vous répéter? C'est beaucoup''.». Voilà le personnage, prêt à détruire les trésors archéologiques de son pays pour quelques dollars. En fait, très en verve, le président des Etats-Unis franchi ces derniers mois et semaines de nouvelles étapes en retirant son pays du Pacte mondial pour les migrants et réfugiés, un projet onusien. Est-ce une surprise, dès lors que, dès son investiture, le nouveau maître de la Maison-Blanche, Donald Trump, avait annoncé la couleur: il serait le seul maître du jeu et décideur [y compris pour le monde]?. Aussi, applique-t-il méthodiquement cette donne, par le retrait de son pays des accords et conventions internationaux, là où les Etats-Unis n'ont pas ou n'ont plus la haute main sur les affaires. Il s'agit en fait, d'un désengagement états-unien calculé et sélectif. Un chantage qui ne dit pas son nom! En effet, sur le climat - retrait de l'accord de Paris du COP 21 - Trump, réclamait une renégociation de l'accord au profit des Etats-Unis. Retrait de l'Unesco, là aussi, Trump a une lecture sélective des activités d'une organisation internationale et les rapports entre les Nations. Un retrait directement impacté à la question palestinienne et l'adhésion de ce pays à l'organisation onusienne. Auparavant, au début de son mandat, le 20 janvier dernier, Trump avait retiré les Etats-Unis du partenariat trans-Pacifique (TPP, Asie-Pacifique), signé en 2015 avec 11 pays de la région (sauf la Chine). TPP, accord de Paris, migrants, le président des Etats-Unis «détricote» tout ce qu'a réalisé son prédécesseur, Barack Obama. Cela, outre l'accord sur le nucléaire, dont Trump ne reconnaît plus la «validité» et menace de le «déchirer» remettant en cause plus d'une décennie de travail pour arriver à ce consensus. Ainsi, le président des Etats-Unis, plus que le protectionnisme, dont le soupçonnent nombre d'analystes, veut surtout marquer son territoire et mettre le monde à sa botte. La flamboyante ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Nikki Haley, explicite clairement le concept «trumpien» de l'«Amérique» d'abord. «Nos décisions sur les politiques d'immigration doivent toujours être prises par les Américains et les seuls Américains.» Ainsi, sur le climat, le commerce international, l'accord sur le nucléaire iranien, et singulièrement le contentieux israélo-palestinien, toute décision les concernant doit être le fait des «Américains, des seuls Américains» dès lors qu'ils touchent aux «intérêts» des Etats-Unis. En décidant seul du sort de Jérusalem, en prenant des décisions unilatérales qui engagent la communauté internationale, Trump veut faire revenir le monde au pouvoir unipolaire qui était celui des Etats-Unis durant une courte période. Ce que, à l'évidence, le monde ne l'entend pas de cette oreille. Aussi, si quelqu'un doit rentrer dans les rangs ce sont bien les Etats-Unis qui - malgré leur statut de première puissance mondiale - ne peuvent imposer aux 200 Etats du monde leurs oukases.