Le ministre de la Jeunesse et des Sports a invité les athlètes algériens à venir se préparer à Tikjda. Lors d'un discours prononcé à l'issue de sa visite du centre de Tikjda, le ministre de la Jeunesse et des Sports, M.Yahia Guidoum, a tenu à féliciter à encourager le président du COA, M.Mustapha Berraf «celui qui est à la base de tout le projet». Le ministre a indiqué que son département était disposé à renforcer le partenariat avec l'instance olympique. «Lorsqu'il s'agit de projet comme celui-ci allant dans l'intérêt du sport algérien, le ministère de la Jeunesse et des Sports se doit de le soutenir et d'être aux côtés du promoteur», dira le ministre qui ajoute comme pour donner un scoop «que ce centre de préparation en altitude sera cédé au COA et ce dernier trouvera auprès du ministère de la Jeunesse et des Sports l'aide et le soutien financier dont il aura besoin pour mener à bien sa mission. Si l'on renforce la solidarité entre les pouvoirs publics et la société civile, on ne pourra que se diriger vers le succès». Pour le ministre, ce centre de préparation olympique outre le fait qu'il bénéficie aux sportifs algériens, sera rentable à la région et à sa population qui y trouveront des débouchés économiques (tourisme) et sociaux (marché du travail) non négligeables. Il ajoutera que la médecine y trouvera son compte dans la mesure où des étudiants en médecine pourraient venir sur le site et approfondir leurs recherches sur la préparation en altitude et ses répercussions sur l'organisme humain d'un point de vue essentiellement physiologique. Il invitera les sportifs algériens à opter pour ce centre pour se préparer car cela encouragera les étrangers à venir chez nous, des étrangers auprès de qui les athlètes locaux pourraient trouver d'excellents sparring-partners. Après son discours, M.Guidoum a été invité à une rencontre avec les journalistes venus couvrir l'inauguration du centre. Comme il est connu que son ministère est habitué à délivrer des bourses de préparation à des athlètes de haut niveau, une question lui a été posée sur la nécessité de voir ses athlètes continuer à s'entraîner en altitude à l'étranger alors qu'ils ont maintenant Tikjda. «Ces athlètes disposent d'un argent que leur versent les pouvoirs publics», a répondu le ministre. A ce titre, ils se doivent d'en rendre des comptes. «Malheureusement j'ai constaté depuis mon arrivée à la tête de ce ministère que ces athlètes prenaient des chèques et on ne savait pas ce qu'ils en faisaient. Tout cela doit cesser. Je n'ai pas vocation d'être un Zorro mais il faut être réaliste. On ne peut plus continuer de la sorte. Il faut que les athlètes rendent des comptes. On leur donne de l'argent pour se préparer non pour eux mais pour le sport algérien. Je trouve anormal et impardonnable qu'un athlète dit ne pas pouvoir courir pour l'équipe nationale et quatre jours plus tard on le retrouve en train de courir à titre individuel dans un meeting (il faisait ici allusion à Djabir Saïd-Guerni). A Almeria, il y a eu un athlète, Souad Aït Salem, qui a gagné la médaille d'or du 10.000 m. Je lui ai téléphoné pour l'encourager à courir le 5000 m. car j'étais persuadé qu'elle était capable de gagner cette course. Malheureusement, l'entraîneur de cette fille a tiré je ne sais quel prétexte pour la retirer de cette course qu'elle a finalement courue mais avec un moral à plat. Cet entraîneur sera sanctionné à sa juste mesure car il a privé l'Algérie d'une probable médaille d'or. Alors pour répondre à la question, ces athlètes qui disposent d'argent algérien pour se préparer consommeront algérien. Donc, ils viendront à Tikjda. Il le faut car ils serviront de promotion au site qui devra par la suite accueillir les étrangers. On voit mal, en effet, ces derniers venir, si ses principaux utilisateurs, les Algériens, venaient à le fuir. Et ces derniers devront forcément apprendre à utiliser des installations algériennes même si cela écourte leurs séjours à l'étranger. Au sujet de la fédération d'athlétisme à laquelle échappe la préparation à l'étranger des sportifs d'élite, le ministre dira: «Cette fédération traîne plusieurs gamelles derière elle. Il y a trop de clans dans la famille de l'athlétisme. Cha ire sur l'autre. Cela ne peut plus durer. Il faut que ce sport s'unisse dans son propre intérêt. Après on pourra dira que cette fédération sera en mesure de contrôler tous ses athlètes où qu'ils se trouvent». Enfin, il a été question d'environnement et de menace sur le singe magot que l'on trouverait dans la région. Le responsable des forêts nous avait, auparavant, assuré que le centre de préparation ne pouvait en aucune manière influer négativement sur la faune et la flore de la région. Un problème n'a, malheureusement, pas été abordé avec le ministre. Il concerne celui lié au restaurant, à l'auberge et à l'hôtel qui se trouvent sur le site. Ces trois infrastructures appartenaient au secteur du tourisme. Suite à une instruction du chef du gouvernement, le conseil d'administration de l'entreprise qui les gérait a décidé de les céder au COA. Mais cette entreprise serait revenue à la charge pour reprendre son bien après s'être aperçue que le MJS cherchait à les mettre sous sa coupe. Le restaurant est opérationnel, l'auberge d'une vingtaine de lits pourrait rouvrir bientôt mais l'hôtel, complètement saccagé et brûlé, est à l'abandon car on n'a pas trouvé les fonds nécessaire pour le retaper. Il est fort possible que M.Guidoum, qui a hérité de ce dossier en arrivant à la tête du MJS, retire son département de la course et laisse au COA la jouissance de ses biens immobiliers comme l'avait décidé le secteur du tourisme.