Des logements sociaux ont été attribués à des individus qui n'en avaient pas besoin. Malgré les efforts consentis par les pouvoirs publics pour venir à bout de la crise de logement, celle-ci perdure. Pis encore, elle prend de l'ampleur au point où elle est devenue une véritable menace à la cohésion sociale et au devenir de la famille algérienne. Le cas d'Oran illustre on ne peut mieux cette gabegie qui règne dans ce secteur stratégique au point où, face à la volonté des autorités, les citoyens n'ont plus que des sautes d'humeur parfois violentes à opposer pour manifester leur courroux. Plus de 25.000 logements sociaux à Oran sont inoccupés. L'information assénée a de quoi susciter les commentaires les plus farfelus, parfois. Mais la réalité est là. Une enquête des services concernés a démontré que des logements sociaux ont été attribués à des individus qui n'en avaient pas besoin. Le cas le plus flagrant concerne les logements de Haï Essabah où plusieurs habitations sont restées inoccupées depuis leur distribution. Ce site, censé abriter une majorité de familles sinistrées ou celles occupant le vieux bâti, a été détourné par des individus qui avaient réussi à glisser des noms dans les listes établies par les commissions communales de logements à l'époque. Un responsable de l'Opgi à l'époque avait évoqué un véritable trafic qui avait permis à des gens n'habitant pas Oran de se retrouver sur les listes de relogement des familles sinistrées. Des émigrés, des commerçants et même de hauts responsables locaux avaient réussi à décrocher des logements sur ce site, des logements sous-loués ou transformés en garçonnières. Dans la commune de Bir El Djir, qui a subi une véritable saignée du foncier au point où les citoyens lui ont donné le nom de Bir El Djib, les enquêtes ont déterminé que près de 35% de ces logements sont inoccupés, soit un chiffre de près de 6500 unités. La commune balnéaire de Bousfer enregistre un taux de 32% de logements inoccupés. Cette situation illégale au regard des textes de loi interdisant la sous-location est devenue une pratique courante puisque bon nombre d'habitants ne sont pas les attributaires déclarés des logements qu'ils occupent. La situation de plusieurs bénéficiaires est confortable contrairement aux rapports des commissions d'enquête de la commune lesquelles font d'eux des nécessiteux. Certes, il existe des cas de sites qui ne présentent pas toutes les commodités qui en feraient des endroits habitables mais ces derniers ne sont pas légion. Négria, Oued Tlelat ou la cité des 180-Logements sociaux de Bir El djir n'arrivent pas à attirer des habitants à cause de ceux qui ont retenu ces sites pour abriter des logements sociaux. Mais le problème réside dans les centaines de logements sociaux attribués à des individus qui n'en avaient pas besoin et qui les ont sous-loués ou carrément transformés en endroits susceptibles de leur fournir de gîtes pour des moments tendres au moment où des familles s'entassent sous des tentes. Des sources ont annoncé que les logements inoccupés pourraient être récupérés par l'Opgi et redistribués mais le problème qui restera en suspens est: qui est responsable de cette situation et qui a glissé des noms de gens nantis dans les listes de familles nécessiteuses?