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L'empreinte de la maffia
LOGEMENT SOCIAL
Publié dans L'Expression le 15 - 12 - 2004

Le rapport parc immobilier-famille en Algérie donne la proportion de 1,5 logement par foyer.
La question du logement social passe pour être l'un des dossiers les plus épineux que l'Algérie ait eu à affronter. Dans le million d'unités promis par le chef de l'Etat pour son second quinquennat, le programme dit de logement social locatif est en bonne place. L'Algérie de 2004 prend donc l'engagement d'en finir une bonne fois pour toutes avec cette plaie que nos voisins du Maghreb ne semblent pas connaître. Avec un parc de quelque 600.000 logements hérités de l'administration coloniale, les villes algériennes étaient quelque peu dépeuplées, à la faveur du départ massif des colons.
Ainsi, de 1962, jusqu'au milieu des années 70, la situation, dans de nombreuses villes était assez maîtrisable et l'on parlait peu de problème de logement. Avec l'avènement de l'industrie industrialisante, un très important exode rural en direction des pôles d'attraction industriels, avait constitué le principal facteur qui a débouché sur un surpeuplement des grandes villes. Dès la fin des années 70, les bidonvilles ceinturant les villes ont commencé à proliférer à grande vitesse et du jour au lendemain, la question du logement a pris des proportions considérables. Le taux moyen d'occupation d'une habitation est monté en flèche pour se situer autour de 8 personnes par logement, l'un des plus élevés au monde.
Un trafic à grand échelle
Aussi, la question du logement s'est-elle imposée comme l'une des priorités absolues au début des années 80. De grands efforts ont été déployés par l'Etat pour venir à bout du problème. Des centaines de milliers de logements ont été réalisés en moins d'une dizaine d'années. Seulement, le taux d'accroissement de la population et le phénomène de l'exode rural ont été plus forts et l'Algérie est entrée dans une logique de course contre la montre qu'elle n'arrive toujours pas à gagner plus de deux décennies plus tard. Cela dit, l'échec des gouvernants à endiguer le mal tient également à la nature du système, dont les pratiques ont ouvert la porte à une faune d'opportunistes et de spéculateurs qui ont largement détourné les programmes de logements sociaux à leur profit. De véritables réseaux maffieux, où officient des responsables locaux, des intermédiaires et de gros bonnets du système se sont constitués.
Ainsi des dizaines de milliers de logements, en principe destinés aux plus démunis, ont été affectés à des membres de cette maffia qui les ont revendus, constituant ainsi des fortunes colossales. Un véritable trafic qui se pratiquait à ciel ouvert, sans que personne n'ait cru bon d'y mettre un terme. Un seul chiffre officiel montre l'ampleur de ce détournement. Qu'on en juge: le rapport parc immobilier-famille en Algérie donne la proportion de 1,5 logement par famille. L'équation se résout comme suit: il est des foyers algériens qui disposent de trois, quatre, voire cinq demeures, alors que d'autres s'entassent à plusieurs dans un gourbi. Cela explique clairement la statistique tout aussi officielle qui indique que l'Algérie dispose de plus 1,2 million de logements actuellement vides. On en est arrivé, en Algérie, à une situation kafkaïenne où techniquement la crise du logement est largement résorbée, alors qu'un nombre de plus en plus grand de citoyens se plaignent d'être très mal logés.
Des mesures inefficaces
Les différentes équipes gouvernementales ont donc lamentablement échoué à assurer une justice sociale dans le domaine du logement. Pis, ils ont été à l'origine d'une injustice, dont le pays a très chèrement payé les conséquences. Beaucoup de membres des fameuses commissions de wilaya chargées des distributions avaient, il faut le dire, un fil à la patte avec la mafia. A aucun moment de véritables sanctions n'ont été prises à l'encontre des trafiquants. L'intervention de l'Etat pour mettre un terme au trafic a eu lieu en 1997. Le chef du gouvernement de l'époque, Ahmed Ouyahia, signe un décret rendant incessibles les logements sociaux et donnant prérogatives des livraisons de programmes aux élus communaux. Le gouvernement n'a fait, en réalité que déplacer le problème. Les réseaux maffieux se sont très vite adaptés à la nouvelle ère et le trafic est reparti de plus belle. Des indus bénéficiaires sont régulièrement décelés par les citoyens, dans une ambiance d'impunité généralisée. Pas de sanctions. On se contente seulement de geler les distributions de logement sociaux.
Ces dernières années, la coupe est apparemment pleine. Les citoyens ne se suffisent plus de protestations verbales, mais ils se livrent à des saccages systématiques à chaque affichage de listes de bénéficiaires. Résultat : plus de 50.000 logements sociaux réalisés sont inoccupés, alors que la demande exprimée tourne autours du million d'unités.
La parade trouvée par le gouvernement est, encore une fois, en rapport avec le mode de distribution. Ouyahia a décidé récemment de confier cette tâche aux chefs de daïra avec la promesse de livrer tous les logements en instance, d'ici à la fin de l'année. Les récentes émeutes sont un avant-goût de ce que sera le climat social en Algérie, dans les quelques semaines à venir.


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