Des rumeurs avaient ameuté des familles sinistrées qui s'étaient entassées devant le siège de la daïra. Le relogement des sinistrés est devenu un véritable casse-tête, et heureux celui qui peut affirmer que les différentes opérations réalisées à Oran n'ont profité qu'aux citoyens ouvrant réellement droit au relogement dans ce cadre. Il y a quelques jours, des rumeurs avaient ameuté des familles sinistrées qui s'étaient entassées devant le siège de la daïra. Ces dernières avaient eu vent qu'un quota de logements serait réservé aux sinistrés dans la prochaine distribution de logements sociaux, prévue début janvier. La rencontre avec le chef de daïra avait permis de lever les équivoques et de préciser à ces familles que cette information n'est que simple rumeur distillée par des parties malveillantes. Les citoyens concernés par les opérations de relogement dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire ou menaçant ruine ont toujours crié à la magouille. Plusieurs n'hésitent pas à affirmer que le site de Haï Sabah, réservé au relogement des sinistrés, a profité à des individus qui ne sont nullement dans le besoin. «Allez faire un tour du côté des immeubles de cette cité, vous trouverez garées des Mercedes dernier cri et des voitures 4x4», dira un citoyen habitant le quartier de Bel-Air où on recensait encore 6 familles sinistrées, le mois de mars dernier. Cette information nous a été confirmée par des anciens responsables tant au niveau de l'APC que de la daïra qui ont révélé le cas d'un ancien chef de service au niveau de la daïra qui invitait ses connaissances à occuper des immeubles menaçant ruine et inscrits dans le cadre d'opérations imminentes de relogement. «Ce dernier a fait profiter bon nombre de ses connaissances de logements sociaux détournés des quotas des sinistrés», diront nos sources. C'est ce qui expliquerait le séjour d'une commission d'enquête du ministère de l'Intérieur, ces derniers jours à Oran. Cette dernière aurait épluché tous les dossiers relatifs aux opérations, antérieures à 2004, de distribution de logements sociaux et de recasement des sinistrés. La dilapidation aurait touché des centaines de logements détournés et attribués à des individus n'y ouvrant pas droit. Nos sources ont affirmé qu'avant son départ et la promulgation de la loi qui retirait aux walis les quotas de 10% qu'ils pouvaient distribuer «à leur guise», l'ancien wali Bachir Frik avait laissé à son successeur près de 300 unités. Ces dernières n'auraient profité qu'à des individus au bras long sur la base de recommandations d'anciens responsables dans l'administration publique. La commission aurait eu une idée sur l'ampleur du massacre causé au portefeuille des logements sociaux réalisés par l'Etat au profit des couches défavorisées. Pour le moment, le Tout-Oran parle de ces individus qui ont profité des largesses de certains cadres pour s'octroyer des logements qu'ils ont transformés en garçonnière ou qu'ils ont revendus sitôt acquis. Il faudra préciser ici que le dossier du recasement des sinistrés risque de provoquer des vagues une fois de plus et des sources n'hésitent pas à affirmer que le scandale pourrait toucher la gestion du portefeuille après le départ de l'ancien wali Bachir Frik, qui avait, avant son départ initié un programme d'urgence à l'issue duquel il avait distribué environ 3000 logements aux sinistrés et autres citoyens dans le besoin, demandeurs depuis des années.