quelques jours après la marche des lycéens, une autre a regroupé aussi bien les lycéens que les collégiens de la commune hier. Des lycéens et des élèves de plusieurs CEM ont marché, hier mercredi, dans la ville de Draâ Ben Khedda et au chef-lieu de la daïra de Maâtkas pour revendiquer que les moyens nécessaires soient mis en oeuvre afin de procéder à la généralisation de l'enseignement de la langue amazighe dans les 48 wilayas du pays. En plus de ces deux marches ayant eu lieu dans la matinée, une grève a paralysé l'ensemble des établissements scolaires de ces deux localités, a-t-on constaté. Les manifestants qui ont parcouru toutes les rues de la ville de Draâ Ben Khedda ont scandé principalement deux slogans, à savoir «Imazighen» et «Assa, azekka, tamazight tella tella» (aujourd'hui, demain, tamazight existera toujours). Idem à Maâtkas où quelques jours après la marche des lycéens, une autre a regroupé aussi bien les lycéens que les collégiens de la commune hier. La marche dont les slogans sont les mêmes que ceux entendus à Draâ Ben Khedda, ont été scandés tout au long du trajet qu'a duré la marche. Des élèves fréquentant des établissements scolaires sis dans des villages ont regagné à pied le chef-lieu de la daïra tout en exigeant, de vive voix, que la langue amazighe ne soit pas marginalisée par les institutions de l'Etat après que le problème de tamazight a été constitutionnellement réglé. Depuis 2016, la langue amazighe est devenue langue officielle après sa reconnaissance comme langue nationale en 2002. De ce fait, la prise en charge politique de la langue amazighe est devenue effective et le problème est désormais réglé. Toutefois, la concrétisation sur le terrain de la décision historique de reconnaître tamazight comme langue nationale et officielle, est le volet qui inquiète le plus les défenseurs de la promotion de tamazight. L'introduction de la langue amazighe dans le système éducatif algérien a commencé en septembre 1995, après la grève illimitée du cartable en Kabylie. Depuis cette date, l'enseignement de tamazight n'a pas cessé de progresser à tout point de vue, mais seulement dans les wilayas de la région de Kabylie, principalement à Béjaïa et Tizi Ouzou. L'enseignement de la langue amazighe peine à prendre son envol dans le reste du pays où le nombre de classes dans les écoles concernées par l'apprentissage de tamazight reste très en deçà des attentes. Pourtant, il existe actuellement des milliers de détenteurs de licences, de magistères et de doctorats en langue et culture amazighes qui pourraient être recrutés afin de donner un véritable coup de pouce à cet enseignement d'une langue qui représente le socle de l'unité nationale, selon des observateurs et des hommes politiques. Il est vrai qu'un tel chantier nécessite beaucoup de moyens financiers, mais le jeu en vaut la chandelle, faudrait-il s'en douter. S'il est vrai et évident que tamazight a parcouru un très long chemin depuis son introduction à l'école en 1995, il n'en demeure pas moins qu'il devient de plus en plus urgent que le tamazight rayonne sur tout le territoire national. C'est le message que tentent de transmettre les élèves qui ont marché hier à Draâ Ben Khedda et Maâtkas et tous les autres lors des manifestations pacifiques enregistrées ces derniers jours un peu partout en Algérie.