Avec la perte de ce grand homme, c'est une grande page de l'histoire de l'Algérie combattante et indépendante qui se tourne. L'historien français Gilbert Meynier, spécialiste de l'histoire de l'Algérie et de la guerre de libération, est décédé mercredi à Lyon à l'âge de 75 ans, a-t-on appris jeudi auprès de ses proches. Ce grand militant contre la guerre coloniale est connu pour ses nombreux écrits sur l'histoire de l'Algérie, dont le dernier édité en France (2010) «L'Algérie, coeur du Maghreb classique.» «De l'ouverture islamo-arabe au repli (698-1518)», chez La Découverte. Il a édité notamment, avec la collaboration de l'historien algérien Mohammed Harbi, «Le FLN, document et histoire 1954-1962» chez Fayard en 2004. L'historien Benjamin Stora a estimé, sur sa page Facebook, que le décès du «grand historien» de l'Algérie, est une «terrible et cruelle nouvelle», rappelant que le défunt était présent à Vaulx en Velin en octobre dernier pour la journée d'hommage du 17 octobre 1961. Il venait de perdre, il y a quelques jours, sa femme Pierrette, selon ses proches. L'engagement de l'homme aux côtés des Algériens ne s'est pas limité à l'action politique. Il a, en effet, pris une part active au programme d'alphabétisation engagé par l'Algérie au lendemain de l'indépendance. Gilbert Meynier a exercé comme moniteur dans le cadre de ce programme. Son apport était d'autant plus important que l'homme apportait plus que l'alphabet aux apprenants. Très enthousiaste, Gilbert Meynier a contribué à l'éveil de l'Algérie indépendante, en exerçant notamment comme enseignant à l'université de Constantine durant trois ans. Il y a dans son engagement aux côtés de l'Algérie un sens très développé du devoir de l'humanisme qui l'a d'ailleurs toujours accompagné dans son parcours militant et professionnel. Avec la perte de ce grand homme, c'est une grande page de l'histoire de l'Algérie combattante et indépendante qui se tourne. Un de ses amis, le prêtre français de l'archidiocèse de Lyon, Christian Delorme, a écrit dans un message à toutes les connaissances de l'historien et sa famille, que Gilbert Meynier était «un grand historien, dont l'oeuvre consacrée aux Algériens et à l'Algérie s'avère d'une richesse immense, unique, inégalée». Un hommage mérité. «Les hommes et femmes d'Algérie et de France n'ont pas encore pris toute la mesure de cette oeuvre, mais je suis convaincu que viendra le temps où ils lui en seront infiniment gré, et de façon durable», a ajouté le prêtre et ami du défunt.