Révoltant ! Le mot est sans conteste le plus approprié pour décrire le black-out qui a accablé les habitants de la région de Birtouta. Ces derniers ont vécu leur premier week-end semi-universel dans le noir ! En effet, ce ne sont plus des coupures d'électricité cycliques que les foyers des communes de Birtouta et d'Ouled Chebel, situées à 30 km d'Alger, ont dû subir au cours de ce premier week-end semi-universel, mais bel et bien un black-out de 24h qui a handicapé toutes les activités de cette région de la Mitidja. Ni les commerçants, ni les agriculteurs, ni mêmes les familles n'ont pu ainsi vaquer à leurs occupations comme à leur habitude. Du vendredi matin jusqu'à samedi soir, le courant électrique a fait défaut dans tous les foyers, laissant dès lors des familles livrées à elles-mêmes face à la canicule. «Depuis longtemps on vit au rythme des coupures fréquentes, mais là, c'est un black-out qui dure plus de 24h ! C'est anormal. Pourquoi nous inflige-t-on un tel supplice ? De plus, nous sommes en été. Croyez-moi, les personnes âgées et les malades souffrent le martyre», confient de nombreux citoyens de la commune d'Ouled Chebel qui n'hésitent plus à exprimer leur ras-le-bol face à ces coupures répétitives. «Déjà, nous subissons des chutes de tension quotidiennes à cause desquelles nous avons perdu nombre de nos appareils électroménagers. Alors pourquoi la Sonelgaz en rajoute-t-elle une couche avec ce black-out ? C'est vraiment trop», expliquent d'autres interlocuteurs. La colère est également visible sur les visages des commerçants qui sont désespérés par cette situation «infernale». «Moi, j'ai décidé d'investir en achetant un groupe électrogène. Je ne fais plus confiance à la Sonelgaz. J'ai accusé tellement de pertes à cause de leurs délestages que je ne veux plus avoir affaire à eux», s'écrie un commerçant exaspéré. En dépit de nos efforts pour prendre attache avec la direction de Sonelgaz, notamment le service de la communication, nous n'avons pu obtenir aucune réaction. Et pour cause, toutes nos tentatives d'appel sonnaient dans le vide. Et pourtant, une entreprise stratégique de la taille de Sonelgaz devrait disposer d'une permanence pour parer aux situations les plus urgentes. Sauf si l'on considère qu'un black-out de 24h dans deux ou trois communes n'est guère une urgence ! Cependant, des sources de la Société de distribution de l'électricité et du gaz d'Alger (SDA) nous ont confirmé hier qu'une grosse panne était à l'origine de ce black-out survenu à Birtouta et Ouled Chebel. Il s'agit plus précisément de la rupture d'un câble électrique qui a nécessité d'importants travaux. Comme par hasard, cette «grosse panne» est survenue le jour même où Sonelgaz fêtait ses 40 ans ! Il est clair que les citoyens de Birtouta et d'Ouled Chebel n'étaient guère disposés à partager la joie de l'establishment de la Sonelgaz. Eux qui ont passé leur week-end dans le noir n'arrivent toujours pas à comprendre pourquoi on a mis un «temps fou» pour rétablir le courant ! Quoi qu'il en soit, ce genre d'incident risque malheureusement de se répéter au regard des dysfonctionnements relevés sur le réseau de Sonelgaz, lequel a besoin en urgence d'une rénovation qui tarde toujours. A signaler enfin que des coupures récurrentes ont plongé dans le noir pendant plusieurs heures durant ce week-end de nombreux quartiers à Bab El Oued, Staouéli, Boumerdès et d'autres régions du pays. A voir tous les désagréments suscités par ces coupures d'électricité, coupures d'eau : indisponibilité de la climatisation, avarie des produits alimentaires, etc., il n'est guère étonnant que des citoyens bloquent des routes pour manifester leur colère. Il reste enfin à savoir pourquoi l'Etat n'adopte pas des réformes profondes dans le secteur de l'électricité. A. S.