El Qods, à l'heure de la prière Mladenov a rappelé la déclaration du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, selon laquelle «le conflit israélo-palestinien doit être réglé par la voie de négociations directes», martelant à l'adresse de l'ambassadrice des Etats-Unis qu'«il n'existe pas de plan B à la solution à deux Etats». Répondant à la demande de huit de ses membres, le Conseil de sécurité des Nations unies s'est réuni en session extraordinaire, vendredi dernier, afin d'évaluer les conséquences de la décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël. Au cours de cette réunion, le coordonnateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Proche-Orient, Nickolaï Mladenov a expliqué, de prime abord, que cette décision allait sans doute accroître les «violences» dans la région. Mladenov a rappelé la déclaration du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, selon laquelle «le conflit israélo-palestinien doit être réglé par la voie de négociations directes»., martelant à l'adresse de la représentante des Etats-Unis qui s'est évidemment faite l'avocate de la décision de Donald Trump qu'«il n'existe pas de plan B à la solution à deux Etats». L'ambassadrice américaine, Nikki Haley, a fait montre, comme à son habitude, des mêmes attitudes chères au président Trump, rejetant avec morgue «les leçons et les sermons» pour assurer ensuite que les Etats-Unis restaient «engagés dans le processus de paix». Quant aux ambassadeurs britannique, français, allemand, italien et suédois, ils se sont tous dits opposés à la décision de Trump, lors d'une déclaration diffusée à la fin de la réunion.«Cette décision n'est pas conforme aux résolutions du Conseil de sécurité. Elle ne favorise pas la perspective de paix dans la région... Jérusalem devra être la capitale des deux Etats, Israël et la Palestine. En l'absence d'accord, nous ne reconnaissons aucune souveraineté sur Jérusalem», ont asséné les cinq ambassadeurs européens. «L'Union européenne ne reconnaîtra aucun changement sur les lignes de 1967, y compris s'agissant de Jérusalem, autres que ceux convenus entre les parties», ont-ils déclaré. Ce faisant, ils situent la décision de Donald Trump de reconnaître unilatéralement Jérusalem comme capitale d'Israël à sa juste place même si elle donne par ailleurs des sueurs froides à l'ONU. Les Etats-Unis s'attendaient à la volée de bois vert européenne mais une fois de plus ils n'en ont cure car l'administration Trump sait parfaitement que son isolement ne sera que de courte durée, pariant sur la nécessité de l'incontournable relance autour d'autres dossiers comme la situation en Ukraine, l'élargissement de l'Otan sur le flanc oriental de la Russie ou le nucléaire iranien. Ce dernier dossier reste, en outre, la préoccupation principale aussi bien d'Israël que des monarchies arabes du Golfe dont on soupçonne qu'elles ont volontiers sacrifié la question palestinienne sur l'autel de leur ambition hégémonique face au rival chiite. Mais clairement, la décision de Donald Trump «ne favorise pas la perspective de paix dans la région», ainsi que l'ont souligné les ambassadeurs des cinq pays européens dans leur déclaration solennelle, exempte de toutes mesures de rétorsion.»Nous sommes en désaccord avec la décision américaine de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël, et de lancer les préparatifs du déménagement de l'ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem», ont beau souligner les diplomates, on reste perplexe sur l'étrange apathie de l'organisation onusienne qui s'est limitée à exprimer son «inquiétude particulière sur les risques d'une escalade de la violence» dans la région du Moyen-Orient. Il faut retenir de cette réunion du Conseil de sécurité de l'ONU que tous les partenaires de Washington, même les plus proches comme le Royaume-Uni, ont vigoureusement critiqué la décision du président américain même si l'ambassadrice américaine y est allée de son couplet sur «le temps où Israël n'était pas traité de manière équitable dans l'organisation était révolu», poussant la mauvaise foi et l'arrogance jusqu'à dénier à quiconque la possibilité de rejeter Washington comme médiateur dans le conflit. «Lorsqu'il y aura un accord de paix, il sera signé à la Maison-Blanche»,croit savoir Nikki Haley qui, en même temps, tente de faire accroire que les «actions (américaines) visent à faire progresser la cause de la paix» et que Washington n'a «pas pris position sur les limites ou les frontières» pas plus que sur le «statu quo des lieux saints». Apparemment, le fait que son unique soutien dans cette confrontation fut le représentant israélien à l'ONU ne l'a nullement embarrassé. Or, depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, le fossé est en train de se creuser davantage sur nombre de dossiers entre Washington et ses partenaires, sur la scène internationale. De l'Iran à la Corée du Nord, en passant par le climat, ce sont plusieurs dossiers qui échappent au consensus entre Washington et les autres capitales occidentales. Celles-ci n'ont certes que peu de marge de manoeuvres pour pouvoir influencer la démarche de l'administration ultraconservatrice de Donald Trump. Cela se vérifie surtout au Conseil de sécurité où les critiques de Trump n'ont aucun moyen pour contrecarrer le transfert de l'ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem dès lors que les Etats-Unis, membre permanent, sont dotés d'un droit de veto sur toute résolution ou déclaration du Conseil, requérant un consensus. Pourtant, galvanisé par ses dernières décisions proisraéliennes ou favorables aux ultraconservateurs chrétiens dont le vice-président, Mark Pence, est un chef de file, Trump peut très bien, un jour, déclencher sans sourciller des hostilités nucléaires.