L'ex-wali de Blida, Mohamed Bouricha, a été auditionné lundi matin, par le procureur général de la cour de Blida dans le cadre de la poursuite de l'enquête judiciaire concernant des affaires liées à la gestion du foncier agricole et industriel. Le wali, dont un dossier complet sur son implication dans ces affaires de corruption avait été envoyé devant la Cour suprême pour statuer sur son cas, a été surtout entendu à Blida comme témoin à charge pour permettre de finaliser l'enquête. Plusieurs cadres locaux dont l'ex-directeur des domaines, ainsi que des chefs d'entreprises ayant bénéficié de largesses foncières ont été auditionnés par le juge d'instruction. Le patron de Jutop dont le siège est à Boufarik a été inculpé et écroué pour faux et usage de faux et détournement de terrains fonciers qui ont servi à l'installation d'un complexe de produits laitiers. Il est attendu l'audition d'autres chefs d'entreprises importantes pour les mêmes motifs. Le puzzle de cette affaire se résume en gros au fait que la corruption a été rendue possible et généralisée à grande échelle et pendant de nombreuses années grâce à une complicité évidente entre le wali, qui délivre les décisions et les arrêtés de vente de lots de terrains et de biens publics à des personnes choisies sans passer par les enchères publiques en faisant fi de la loi, le directeur des Domaines qui applique des prix très bas et certains directeurs de l'exécutif notamment de l'agriculture et des forêts qui se montrent assez dociles. Une fois les terrains acquis à ces conditions providentielles, il ne reste plus aux « heureux » acquéreurs que de s'adresser aux banques pour se permettre de financer en un temps record des usines et des complexes. Les enquêteurs soupçonnent le wali d'avoir ainsi constitué une fortune douteuse dont des villas luxueuses en Algérie et à l'étranger grâce à des services rendus. Le wali est également impliqué dans les affaires dites des factures gonflées.