L'ex-wali de Blida, impliqué dans plusieurs affaires de corruption, a été auditionné mardi pour la troisième fois par le procureur général près la cour de Blida dans le cadre de la finalisation du dossier préliminaire à présenter à la Cour suprême, seule habilitée à se prononcer sur les poursuites à engager. Bouricha s'était présenté à deux reprises à la cour dans la matinée et début d'après-midi en compagnie de ses deux avocats, maîtres Kessentini et Boutarek. L'on croit savoir que l'ex-wali a été questionné sur les attributions de terrains agricoles et d'assiettes foncières domaniales à des industriels par le truchement du gré à gré en transgressant la loi. Les noms les plus cités sont ceux du promoteur Hadji qui vient de bénéficier d'une liberté provisoire dans l'attente de son jugement, de Jutop à Boufarik qui a construit sur une terre appartenant à une EAC, d'un industriel connu dans la ville qui a acheté une source d'eau à Taberkachent sur une terre appartenant à des héritiers locaux, et d'un investisseur sur une dépendance d'autoroute à Chiffa. Des attributions illégales de terrains agricoles au bénéfice d'industriels à Bouinan et Meftah sont également signalées. Selon des informations, un autre industriel de Beni Tamou, poursuivi pour les mêmes motifs aurait devancé les événements en procédant à une compression du personnel et à une vente de ses actions pour fuir le fisc et d'éventuelles mesures judiciaires. C'est dire que l'enquête sur le foncier a commencé à inquiéter sérieusement ceux qui sont impliqués dans les affaires de corruption devant la volonté de la justice d'aller jusqu'au bout pour éradiquer ce phénomène qui nuit à l'image de marque de l'économie et de la gestion locale. Le règne de l'ex-wali a été marqué par un blocage de l'investissement dans les formes légales et l'encouragement au compte-gouttes des attributions de façon illégale par le biais du gré à gré. A titre d'exemple aucune nouvelle zone industrielle n'a été créée. La dernière installée à la sortie sur Beni Tamou et qui commence à prendre forme date de l'époque du wali Mélizi, qui l'avait précédé, c'est-à-dire avant 1999. Nombre d'industriels, notamment membres du Club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja se sont plaints de ce blocage. Pire, l'ex-wali a dépossédé des membres du Ceimi de leurs lots de terrains à Bouinan en les attribuant arbitrairement à d'autres personnes. Le dommage occasionné à la région est immense en semant partout la corruption au lieu d'agir dans le cadre légal, note un industriel lésé qui enregistre avec satisfaction l'action engagée par la justice pour redorer le blason de la Mitidja et relancer sur de bonnes bases la gestion locale et l'investissement en tant que pôle industriel et économique important. L'ex-wali a été enfin entendu sur l'affaire des factures surévaluées d'achat de vêtements et de chaussures destinés aux enfants démunis en complicité avec l'homme d'affaires Boukrid toujours en fuite. Par ailleurs, l'ex-directeur des Domaines, considéré comme l'homme sur lequel l'ex-wali s'appuyait pour réaliser cette fraude à grande échelle, a été interpellé lundi par la gendarmerie de Blida pour s'expliquer sur les ventes à des prix très bas des terrains fonciers publics.