Abdelmadjid Sidi Saïd, Ahmed Ouyahia et Ali Haddad Pour apporter plus d'étoffe à la nouvelle démarche qui vient de voir le jour, à savoir la charte de partenariat public-privé, le Premier ministre a déclaré que «le gouvernement a émis des instructions réservant toutes les commandes publiques aux entreprises locales sauf en cas d'exception». Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a exprimé son entière disposition de renforcer et de consolider la charte de partenariat public-privé qui est considérée à ses yeux comme une sorte d'exploit qui approfondira davantage le dialogue dans le cadre de la tripartite avec le partenaire social et les organisations patronales représentées par le Forum des chefs d'entreprise (FCE). Dans ce sens, Ahmed Ouyahia a rappelé que «cette rencontre revêt une dimension particulière du fait des difficultés financières auxquelles le pays est confronté». Il a énuméré ces difficultés financières sérieuses qui sont générées par «la chute des recettes des hydrocarbures qui se reflètent à travers un déficit budgétaire significatif, mais aussi, à travers un déficit sensible de la balance des paiements accompagné d'une érosion préoccupante de nos réserves de changes», a insinué Ahmed Ouyahia. Lors de cette tripartite qui a vu la signature de la charte de partenariat sociétaire public-privé, le Premier ministre a mis l'accent sur la nécessité que le pays doit maintenir un puissant processus de développement économique et social et préserver l'encouragement à l'investissement, ainsi qu'une réponse robuste et multiforme à la forte demande d'emplois. Dans ce sens, Ahmed Ouyahia a précisé que le gouvernement vient de prendre des mesures urgentes en application des instructions du président de la République en indiquant que «les emprunts contractés par le Trésor auprès de la Banque d'Algérie depuis l'amendement de la loi sur la monnaie et le crédit permettent à l'Etat de clôturer le présent exercice budgétaire sans difficultés majeures», a tonné le Premier ministre. Dans le même sillage, le Premier ministre a expliqué que ces mêmes emprunts ont permis aux services de l'Etat de régler déjà près de 270 milliards DA de créances détenues par les entreprises publiques, privées ou même étrangères à la suite de l'exécution de contrats publics. Selon le Premier ministre, cette opération va se poursuivre jusqu'à l'apurement de toutes les situations encore en instance. Pour apporter plus d'étoffe à la nouvelle démarche qui vient de voir le jour, à savoir la charte de partenariat public-privé, le Premier ministre a déclaré que «le gouvernement a émis des instructions réservant toutes les commandes publiques aux entreprises locales, sauf en cas d'exception. Et en exécution de cette instruction, la Sonatrach vient de confier des marchés pour plus de 400 millions de dollars à des entreprises algériennes, alors que ces contrats étaient destinés à l'appel d'offres international», a signalé Ahmed Ouyahia lors de cette 22e réunion de la tripartite. Dans la même optique qui prône la démarche qui donne plus de sens à la charte, Ouyahia préconise de faciliter l'ouverture du capital des petites et moyennes entreprises publiques, dans le cadre de la législation en vigueur. Le Premier ministre a annoncé aussi que le Conseil des participations de l'Etat a réaffirmé l'autonomie des entreprises publiques économiques, sur lesquelles les administrations concernées n'exerceront qu'une simple supervision. Cette question «sera approfondie bientôt lors d'une rencontre que le gouvernement tiendra avec les responsables des groupes économiques publics», a assuré le Premier ministre. Pour apporter son soutien à l'action économique et le développement d'une économie diversifiée et de croissance, Ahmed Ouyahia a annoncé que «le processus de réalisation de 50 zones industrielles a été engagé à travers tout le pays sous la responsabilité directe des walis», et d'ajouter que «plusieurs de ces zones industrielles seront livrées à la fin de l'année 2018, ce qui permettra d'offrir davantage de foncier industriel pour l'investissement», a souligné Ahmed Ouyahia. Le Premier ministre s'est attardé sur la conjoncture économique et sociale pour élucider les grands enjeux et défis auxquels est confronté le pays. Dans ce sens, il a insisté sur la préservation des réserves de changes qui est l'objet d'un effort de plus en plus soutenu. Pour Ahmed Ouyahia, la loi de finances de 2018 «sera porteuse de mesures tarifaires de sauvegarde par le biais de taxes douanières et de taxes intérieures sur divers produits de consommation», et d'ajouter que: «A cela s'ajoutera dès le début de l'année, une suspension temporaire administrative de l'importation de plusieurs produits fabriqués localement», a asséné le Premier ministre. Ouyahia a présenté ses garanties d'être en sa qualité de chef de file du gouvernement d'accompagner le développement du partenariat sociétaire, ainsi que le développement du partenariat public-privé. Il a aussi affiché la disposition du gouvernement d'accueillir avec bienveillance toute disponibilité des entreprises locales à s'engager dans le financement, la réalisation et la gestion des infrastructures publiques que l'Etat mettra en chantier. Ahmed Ouyahia a affirmé que «le gouvernement apportera aussi son soutien à tout investissement nouveau associant des entreprises publiques avec des entreprises privées ou mixtes», a précisé le Premier ministre.