Le potentiel cumulé d'ici une quinzaine d'années sera de 120.000 barils/jour. La mauvaise utilisation de l'énergie coûtera à l'Algérie, à l'horizon 2020, la bagatelle de 2 milliards de dollars. Ce constat a été dressé hier par des experts lors de la cérémonie de l'installation officielle du Comité intersectoriel de maîtrise de l'énergie (Cime), qui a eu lieu à l'hôtel Aurassi, à Alger. Selon les estimations de l'Agence nationale pour la promotion et la restructuration de l'utilisation de l'énergie (Aprue), le potentiel cumulé d'ici une quinzaine d'années est estimé à 120 millions de TEP, soit une moyenne de 6 millions par an, soit l'équivalent de 120.000 barils/jour. Et l'installation du Cime vient justement pour parer à ce genre de fuite qui, à la longue, coûtera cher au Trésor public. Ce Comité, qui fait partie intégrante du dispositif global de maîtrise de l'énergie, implique tous les acteurs activant dans le domaine. On cite les représentations des pouvoirs publics, des collectivités locales, des bailleurs de fonds, des entreprises énergétiques, des chercheurs, des facilitateurs tels que les associations professionnelles notamment. « A travers ce comité, nous comptons lutter efficacement contre la mauvaise gestion de l'énergie, notamment dans le secteur des transport et le secteur des résidentiels» a indiqué le président de l'Aprue, M.Bouzriba. Concernant le secteur des transports, on prévoit un quasi-quintuplement de consommation de diesel. En ce sens, il est nécessaire de prendre des mesures concrètes pour la promotion des carburants alternatifs, notamment le GPL/C, ainsi que des mesures incitatives pour la restructuration du parc véhicules. S'agissant du secteur résidentiel, selon le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, les consommations énergétiques pourraient sur ce même rythme tripler d'ici une vingtaine d'années. «Cette situation s'accentuera avec l'augmentation du parc de logements. Car il est prévu à court terme, la construction d'un million de logements, additionnellement à l'amélioration continue du confort des ménages» a souligné M.Khelil. Selon les experts présents lors de la conférence de presse animée hier en marge de la cérémonie de l'installation du Comité intersectoriel de maîtrise de l'énergie (Cime), le programme national de la maîtrise de l'énergie, adopté en 1999, fera gagner à l'Algérie un taux de 30% d'énergie. Dans le secteur de l'habitat, l'Opgi d'Hussein Dey et l'APC d'Alger-Centre, en collaboration avec l'ambassade de France à Alger, procéderont au lancement d'une opération-pilote pour la réalisation des bâtiments à l'isolation thermique. Le premier projet sera réalisé dans les deux prochaines années au niveau de la rue Tanger, à Alger. Ces bâtiments seront construits en prenant compte des normes et techniques relatives à la construction. Lesquelles normes se rapportant à la résistance thermique, à l'étanchéité des ouvertures de l'enveloppe extérieure d'un bâtiment ainsi qu'à la qualité des matériaux d'isolation et leur mode d'installation. Par ailleurs, les experts ayant assisté à la cérémonie de l'installation du Cime ont axé leur intervention sur la nécessité de sensibiliser les ménages quant à l'économie de l'énergie, sans pour autant que cela n'affecte le mode de vie des Algériens.