Une embellie qui est loin d'être étrangère à la réduction du déséquilibre budgétaire du pays Les hydrocarbures qui ont constitué l'essentiel des exportations ont permis d'engranger 29,47 milliards de dollars pour les 11 premiers mois de 2017 contre 25,64 milliards de dollars pour la même période de 2016. Les feux n'ont certes pas encore viré au vert. Il faut cependant reconnaître que la situation est moins dégradée qu'elle aurait pu l'être. Telle qu'annoncée par certains «observateurs», la menace est-elle écartée pour autant? Si l'on se réfère aux chiffres des douanes, on peut affirmer que l'orage tend à s'éloigner. Une conjoncture à laquelle ont largement contribué les cours de l'or noir qui se sont hissés à leurs plus hauts niveaux depuis le mois de juillet 2015. Après avoir connu une chute vertigineuse. Ils évoluaient autour de 27 dollars à la mi-janvier 2016 pour se retrouver à plus de 64 dollars à Londres et au-dessus des 58 dollars à New York, le 22 décembre 2017. Une embellie qui est loin d'être étrangère à la réduction du déséquilibre budgétaire du pays. «Le déficit commercial de l'Algérie a reculé à 10,7 milliards de dollars sur les 11 premiers mois de 2017 contre un déficit de 15,58 milliards de dollars sur la même période de 2016» selon les données du Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes, rendues publiques hier. Ce qui représente une baisse de 4,9 milliards de dollars. Soit un recul de 31,3%. La décision des pays producteurs de pétrole (Opep et non-Opep) de reconduire l'accord portant sur la baisse de leur production de près de 1,8 million de barils jusqu'à la fin de l'année 2018 par jour y est certainement pour quelque chose. Le niveau du prix du baril s'est nettement amélioré et a même tendance à voler toujours plus haut. L'impact sur les revenus est significatif. Les exportations des hydrocarbures, ont représenté 94,5% des ventes globales à l'étranger. Elles ont atteint 29,47 milliards de dollars durant les 11 premiers mois de l'année 2017. Contre 25,64 milliards de dollars pour la même période de 2016. Soit une hausse de 3,8 milliards de dollars, correspondant à une augmentation de près de 15%. Ce qui a eu pour effet de booster les revenus des ventes à l'étranger. «Les exportations ont nettement augmenté à 31,19 milliards de dollars sur les 11 premiers mois de l'année 2017 contre 27,22 milliards de dollars sur la même période de 2016, en hausse de près de quatre milliards de dollars» relèvent les rédacteurs du document du Cnis, répercuté par une dépêche de l'APS datée d'hier. Un point noir cependant: les importations bêtes noires du gouvernement demeurent toujours à un niveau très élevé. «Concernant les importations, elles ont baissé mais à un très faible rythme en s'établissant à 41,895 milliards de dollars contre 42,801 milliards de dollars, en baisse de 900 millions de dollars» précise la même source. Celles qui ont contribué à cette stagnation concernant les produits et lubrifiants qui ont été importés pour 1,78 milliard de dollars sur les 11 premiers mois de 2017 contre 1,18 milliard de dollars sur la même période de 2016. Les biens de consommation non alimentaires pour 7,77 milliards de dollars contre 7,65 milliards de dollars...Les exportations hors hydrocarbures, maillon faible de l'économie nationale, restent insignifiantes malgré un léger mieux. Elles pointent à moins de deux milliards de dollars. Elles ne peuvent même pas couvrir la facture des médicaments. «Les exportations hors hydrocarbures se sont établies à 1,72 milliard de dollars, soit une hausse de 8,26% par rapport à la même période 2016.» indique le rapport des services des douanes. Ce qui montre tout le chemin qui reste à parcourir pour que le pays s'affranchisse de l' «addiction» à son pétrole. La Chine reste en tête de nos principaux pays fournisseurs suivie par la France et l'Italie, qui complètent le podium, talonnées par l'Espagne et l'Allemagne qui se tiennent au coude-à-coude. La première place des principaux clients du pays est occupée par l'Italie loin devant la France et l'Espagne par les Etats-Unis et le Brésil.