La décision des pays producteurs (Opep et non-Opep) de réduire leur production de près de 1,8 million de barils par jour commence à produire ses effets. Les mauvais jours sont probablement derrière nous. Les scénarios les plus noirs qui prédisaient à plus ou moins long terme un enterrement de première classe au pays sont chassés. Comme de gros et menaçants nuages. La gestion de la crise financière par les pouvoirs publics, provoquée par la dégringolade des prix du pétrole, les mesures prises pour la contrer, saluées par le Fonds monétaire international n'ont rien de complaisant. La méthode vient de prouver son efficacité. Les résultats sont incontestables. «Le déficit commercial de l'Algérie a atteint 585 millions de dollars en janvier 2017, contre un déficit de 1,82 milliard de dollars en janvier 2016, soit une baisse de l'ordre de 1,24 milliard de dollars correspondant à un recul du déficit de 68%», a indiqué hier le Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (Cnis). La décision des pays producteurs (Opep et non-Opep) de réduire leur production de près de 1,8 million de barils par jour commence à produire ses effets. Le niveau du prix du baril s'est nettement élevé. L'impact sur les revenus est notoire. Les exportations des hydrocarbures, ont représenté 94,11% du total des exportations. Elles ont atteint 3,11 milliards de dollars en janvier contre 1,97 milliard de dollars à la même période de 2016. Un gain de 1,14 milliard de dollars. «Les exportations ont augmenté à 3,3 milliards de dollars sur le premier mois de l'année en cours contre 2,05 milliards de dollars en janvier 2016, soit une hausse de 60,74% correspondant à une augmentation de 1,25 milliard de dollars», précise le document du Cnis. Seul bémol: les importations, qui se sont toutefois stabilisées. Elles se sont élevées à 3,89 milliards de dollars en janvier 2017 contre 3,88 milliards de dollars au même mois de l'année écoulée, soulignent les chiffres des services des douanes. Une bonne nouvelle malgré tout qui confirme la bonne tenue du baril qui fait face à une recrudescence de la production US. Cependant, malgré la hausse du nombre de puits actifs aux Etats-Unis, qui ont atteint leur plus haut niveau en 16 mois après cinq semaines consécutives de hausse, les cours de l'or noir n'ont pas fléchi. L'Opep tient en respect les Etats-Unis. L'application depuis le 1er janvier de sa décision de réduire sa production de 1,2 millions par jour ajoutée à celle de ses alliés qui se sont engagés à réduire leur offre de 558.000 barils par jour se sont avérées «une arme» redoutable pour rééquilibrer le marché. La semaine démarre donc plutôt bien. Et c'est tant mieux pour l'Algérie dont l'économie repose toujours sur ses exportations d'hydrocarbures. Le niveau du prix du baril constitue par conséquent un indicateur incontournable de l'état de santé de la trésorerie du pays. C'est donc avec un oeil rivé sur le marché pétrolier que sont prises les décisions qui engagent l'avenir du pays. Lesquelles à leur tour déterminent le quotidien de nos concitoyens. Pour le moment cela se passe, plutôt pas trop mal. Surtout depuis que les prix du pétrole ont repris du poil de la bête. Une conjoncture qui éloigne le spectre de mesures d'austérité, à laquelle on a pu parvenir grâce à l'accord historique scellé lors d'un sommet de l'Opep qui s'est tenu à Alger, le 28 septembre en marge du 15ème Forum international de l'Energie. Conforté le 10 décembre à Vienne il a débouché sur une décision de réduction de la production des pays Opep et non-Opep de près de 1,8 million de dollars. Le baril évolue désormais dans une fourchette étroite comprise entre 55 et un peu plus de 56 dollars. La hausse de la production américaine de pétrole de schiste qui a repris de plus belle depuis que les cours de l'or noir ont repris des couleurs tend à les plomber. Toutefois, même s'ils ont tendance à être freinés dans leur élan, ils ne flanchent cependant pas. Hier vers 12h00 à Alger, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 56,21 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 40 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de mars se négociait à 53,73 dollars et enregistrait un gain de 33 cents à 53,73 pour la même date de référence. «Malgré la hausse du nombre de puits actifs aux Etats-Unis, qui ont atteint leur plus haut niveau en 16 mois après cinq semaines consécutives de hausse selon les données de (l'entreprise privée) Baker Hughes, les prix de l'or noir ont profité d'un dollar légèrement plus faible sur le marché asiatique», a signalé Michael van Dulken, analyste chez Accendo Markets. Pourvu que cela dure.