L'occasion était aussi propice pour montrer la logistique policière opérationnelle en 2005. Ravis visiblement des parades exécutées, le ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni et le patron de la police, Ali Tounsi, regardaient défiler sous leurs yeux, la longue procession des promotions des agents, officiers et troupes spéciales de la Sûreté nationale. Hormis quelques amabilités lancées à droite et à gauche, ils étaient là non pas pour parler mais pour montrer les nouvelles forces de la police dans des actions de simulation: unités d'intervention spéciales, brigades anti-émeutes, ninjas et brigades spécialisées dans la protection des VIP, interception de terroristes et leur neutralisation, et quadrillage d'un bâtiment et arrestation des cibles, brigades cinophiles et professionnels dans les arts martiaux. L'occasion était aussi propice pour montrer la logistique policière opérationnelle en 2005: deux à deux, des hélicoptères frappés à l'effigie de la Sûreté nationale survolaient les lieux, des camions anti-émeutes, lances, intervention des boucliers, mais aussi le nouveau joyau de la police : le robot démineur dernière génération, qui a exécuté séance tenante, une opération réussie d'interception, puis de destruction d'une bombe dissimulée sur une place publique. Dédiée à la mémoire de Dennaï Noureddine, agent de police et membre de la 5e unité républicaine d'El Hamiz, la journée de la police a été un message lancé par Ali Tounsi dans un contexte marqué par le débat quasi planétaire sur la sécurité intérieure, la lutte contre la criminalité, le terrorisme et les bandes subversives. Avec un effectif évalué à 120.000 hommes et un nouvel apport de 45.000 autres d'ici à l'horizon 2006, Tounsi estime que, ainsi, il est possible de sécuriser totalement les villes sans donner l'impression qu'il y a un quadrillage exagéré de la société. D'ailleurs, à la fin des cérémonies, les officiers responsables de l'information au niveau de la Dgsn affirmeront que le ratio Algérie de la moyenne policiers citoyens, reste à un niveau bas par rapport aux meilleures démocraties, signe que «le maillage policier se fait très discret». Pour Zerhouni et Tounsi, l'essentiel était là: montrer que la police maîtrise mieux son sujet et que le contexte actuel-marqué par une poussée de la criminalité - requiert une police spécialisée et pluridisciplinaire, ce qui est déjà un acquis pour la Dgsn, qui a formé une police d'intervention, d'élite, de prévention et une police scientifique reconnue. Pour les journalistes, qui s'attendaient à de nouvelles révélations de la part du directeur de la police, ce fut la déception. Ni le ministre de l'Intérieur ni le patron de la Sûreté nationale n'ont ajouté un seul mot en plus des amabilités de cérémonie. La polémique médiatique née des propos divergents de l'un et de l'autre à propos de l'implication (importante pour Tounsi, insignifiante pour Zerhouni) des repentis dans le crime organisé est encore trop présente dans les esprits pour en rajouter d'autres. En définitive, la Dgsn s'en tient à deux objectifs, souligne l'éditorialiste de la revue Police de juillet 2005: compétence professionnelle et respect des lois. Et le défi n'est pas si simple.