Mourad Medelci, le président du Conseil constitutionnel Contrairement au FLN, le RND fait ses choix dans la sérénité, loin de toute confrontation. La bataille sur les postes de responsabilité fait rage dans les coulisses. Le renouvellement des représentants des deux chambres du Parlement au Conseil constitutionnel ouvre la voie à des tractations et des complots. Les parlementaires sont nombreux à postuler pour les quatre postes dont deux pour le Sénat et deux pour l'APN. «Tout le monde aspire à décrocher une place au sein du Conseil constitutionnel», a affirmé Abbas Bouamama, sénateur d'Illizi issu du RND. Avec les avantages offerts à un moindre effort et la durée du mandat qui est passé à huit ans, les sénateurs et les députés ambitionnent de faire partie de l'équipe de Medelci. Cette procédure risque de chambouler l'agenda des travaux du Parlement. L'élection des représentants devrait se faire avant la fin du mois en cours vu que le mandat des représentants a déjà expiré. Si le Sénat n'a pas encore entamé les procédures, à l'APN les choses sont déjà en discussion. Le président de l'APN, Saïd Bouhadja, a réuni mercredi dernier les chefs des groupes parlementaires pour débattre de cette question. Ce dernier a voulu prendre de l'avance pour être dans les délais. Sachant que cette élection a toujours fait l'objet de confrontation entre les députés du FLN, le président de l'APN sait très bien ce qui l'attend. Ce dernier sera devant un test le plus difficile. Il fera, d'un côté, face à une énorme pression des candidats qui seront en lice pour siéger au sein de l'institution de Medelci et de l'autre côté, il est censé arrêter les critères de candidatures conformément aux dispositions 183 et 184 de la Constitution. En clair, Bouhadja doit même veiller au respect et à l'application des lois. Contrairement aux précédentes, la nouvelle Constitution a fixé certaines conditions que doit remplir tout candidat au Conseil constitutionnel entre autres être âgé de 40 ans et disposer d'une expérience de 15 ans dans le domaine de l'enseignement ou de métier d'avocat. Certes, la loi clarifie le statut, mais cela n'exclut pas qu'il y ait des exceptions. Le président de l'APN sera sollicité de partout pour agir en faveur de telle ou telle personne. Le chef du groupe parlementaire du FLN ne sera pas épargné par ce casse-tête. «Devant des dizaines de candidatures, il sera très difficile de faire le tri pour deux postes», avoue un député du FLN. «Une deuxième rencontre est prévue ces jours-ci pour fixer la date de la tenue de la plénière qui sera consacrée à l'élection des représentants», a affirmé le chef du groupe parlementaire du RND, Belabes Belabes. Contacté par nos soins, ce responsable a rappelé que l'accord conclu avec le FLN est toujours maintenu. Les deux partis majoritaires se partagent la part. «Le FLN désignera deux députés et le RND deux sénateurs», a-t-il affirmé. Contrairement au FLN, le RND fait ses choix dans la sérénité, loin de toute confrontation. Par ailleurs, lors de la rencontre de mercredi dernier, les chefs des groupes parlementaires ont fait part de leur mécontentement au président de l'APN sur l'attitude de certains ministres qui ne se présentent pas aux séances des questions orales. «Nous avons demandé, qu'en cas d'absence, le ministre doit informer à l'avance l'assemblée pour prendre les dispositions et reporter la question», a affirmé Belabbès. Dans la nouvelle Constitution, les membres du gouvernement ont un délai de 30 jours pour répondre aux préoccupations des députés.