Le malaise persiste Comme prévu, la rentrée du deuxième trimestre n'a pas eu lieu dans la quasi-totalité des lycées de la wilaya de Tizi Ouzou, paralysée par la grève du Cnapeste qui s'est poursuivie hier, dimanche 7 janvier. Par ailleurs, les parents d'élèves, sous l'égide, de leurs associations et de la fédération ont observé le même jour, dès 10 heures, un rassemblement de protestation devant le siège de la direction de l'éducation avant qu'une délégation des représentants ne soit reçue par le premier responsable du secteur. L'appel du syndicat Cnapeste de ne pas suspendre la grève illimitée, lancé depuis le 20 novembre 2017, n'est donc pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Hier, les 6000 enseignants adhérents du Cnapeste et exerçant dans la wilaya de Tizi Ouzou ont tous répondu positivement à l'appel de la poursuite de la grève. Ce qui fait craindre sérieusement que l'avenir de l'année scolaire en cours ne soit compromis. C'est du moins la sonnette d'alarme qu'ont lancée les parents d'élèves qui sont sortis encore hier dans les rues de Tizi Ouzou pour exiger que les parties en conflit trouvent un terrain d'entente pour permettre aux élèves de renouer enfin avec les bancs des classes avant qu'il ne soit trop tard. Ce qui semble pour l'instant une chose impossible. C'est la conclusion que l'on peut tirer suite aux nouvelles déclarations, faites hier, par le directeur de l'éducation qui a réaffirmé une fois de plus «l'impossibilité de révoquer les deux chefs de service» accusés par le Cnapeste d'être derrière l'agression physique ayant visé une enseignante le 18 octobre dernier, à l'intérieur d'un bureau de la direction de l'éducation de la wilaya. Lors de son intervention après sa rencontre avec la délégation de la fédération des associations des parents d'élèves de la wilaya de Tizi Ouzou, le directeur de l'éducation a évoqué même la possibilité de «licencier» les enseignants grévistes dans la mesure où ils ne reprenaient pas le travail dans les meilleurs délais. Notons que dans le but de dissuader les 6000 enseignants affiliés au Cnapeste, dans la wilaya de Tizi Ouzou, de poursuivre leur grève, il a été d'abord procédé à l'amputation de leurs primes de rendement avant que la ministre de l'Education, Nouria Benghabrit n'annonce la défalcation de la totalité de leur salaire du mois de décembre. Toutes ces mesures n'ont pas réussi à faire fléchir les grévistes et leurs représentants du syndicat Cnapeste. Bien au contraire, nous avons l'impression que ces mesures dissuasives ont obtenu l'effet inverse puisque le syndicat Cnapeste ne cesse de durcir le ton. Et la preuve, c'est le fait que l'appel à la poursuite de la grève après les vacances d'hiver de 15 jours, ayant pris fin samedi dernier, a été massivement suivi, hier, à Tizi Ouzou alors que certains observateurs, sans doute en rupture avec la réalité du terrain, se sont attendus à ce qu'il y ait au moins une reprise partielle, ne serait-ce que dans certains lycées. Rien n'en fut. Par ailleurs, Youcef Aouchiche, le tout nouveau président de l'Assemblée populaire de la wilaya (APW) de Tizi Ouzou a réagi pour la première fois concernant la grève illimitée du Cnapeste. Le P/ APW de Tizi Ouzou a en effet sévèrement critiqué les déclarations faites par le wali au sujet de ce débrayage. Mais aussi la décision de la ministre de l'Education nationale au sujet de la suspension du salaire du mois de décembre des enseignants grévistes. Pour le P/ APW, les réactions de ces deux responsables reflètent «une absence de volonté réelle de leur part pour trouver un dénouement à ce bras de fer qui ne cesse de s'inscrire dans la durée». Le même responsable a lancé un appel aux deux représentants de l'Etat sus-cités pour l'ouverture d'un vrai dialogue avec le premier concerné par cette crise, à savoir le syndicat Cnapeste, seul à même de permettre aux élèves de reprendre les cours normalement. Youcef Aouchiche s'est étonné enfin que la commission d'enquête envoyée par la ministre de l'Education nationale, suite à cette grève, n'ait pas jugé utile de rencontrer les responsables du syndicat Cnapeste alors qu'ils sont les premiers concernés par cette affaire puisqu'il s'agit des initiateurs de la grève. Le même élu a exprimé la même réaction quant au fait que le wali n'ait jamais reçu les représentants du Cnapeste alors qu'il a reçu les représentants des parents d'élèves. Notons que jusqu'à hier en milieu d'après-midi, rien n'indiquait que la grève du Cnapeste allait être levée. Elle se poursuivra donc aujourd'hui.