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Yennayer, an 1!
Publié dans L'Expression le 11 - 01 - 2018

Les Algériens célébraient le Nouvel An amazigh, Yennayer - qui correspond au 12 janvier de chaque année - sans réellement en percevoir le signifiant et la portée existentielle pour notre peuple. En effet, loin du folklore dans lequel il a été confiné, Yennayer est avant tout un point de repère sur notre rapport à notre identité, à notre Histoire.
C'est notamment vrai pour des Algériens - singulièrement la génération post-indépendance - déroutés par le fait qu'ils ne savaient ni d'où ils viennent ni où ils allaient. Pour être simple, les Algériens sont en crise identitaire, car ils ont été mis dans l'incapacité de se déterminer par rapport à leur environnement local, régional et mondial. Il n'existe pas de peuple dans le monde [aussi glorieux ou misérable soit-il] qui ne fait gloire de ses référents historiques aussi modestes puissent-ils être.
Or, sur quoi s'appuient, pouvaient alors s'appuyer les jeunes Algériens laissés dans l'ignorance de pans entiers de leur Histoire, de leur passé, de leur légitimité. Il est patent qu'un peuple sans mémoire est un peuple sans Histoire. Or, l'histoire répétitive et cyclique, revient au fil de l'almanach du temps rappelant des faits de guerre, de bravoure, de trahison, intellectuels, philosophiques, sociétaux.
C'est ainsi que nous connaissons l'histoire de la Grèce antique ou de la Rome impériale. Un calendrier fixe les dates, les repères d'un peuple, d'une nation en les immortalisant. C'est cela, Yennayer, nous rappelant que notre nation avait une Histoire parmi les nations, remontant aux racines de la civilisation méditerranéenne. En fait, un almanach marque le temps écoulé entre le présent et le moment où l'événement est présumé s'être déroulé. Ainsi, Yennayer débute à partir de l'accession de l'Amazigh, Sheshonq, à la dignité de pharaon, il y a 2968 ans. De fait, Sheshonq n'est qu'un point de repère de notre long parcours historique, avéré par l'existence de Cirta (capitale de la Numidie) ou Igilgili (Jijel) pour ne citer que ces deux villes plusieurs fois millénaires. Ces villes étaient là; bien avant l'arrivée des Romains. Ainsi, Cirta-Constantine est l'une des rares villes du monde ayant vécu sans interruption depuis plus de 3000 ans. Cirta-Constantine n'est pas seulement la gardienne d'une mémoire nationale, elle est en fait la mémoire vivante et identitaire de l'Algérie par son amazighité, comme en témoigne la longue théorie d'Aguelids (rois) numides (Gaia, Massinissa, Micipsa, Jugurtha...) qui l'ont gouvernée, par son arabité et son islam assumés. Le paradoxe est que notre pays n'a pas reconnu - ou tardé à reconnaître - ces trésors de la civilisation humaine qui jalonnent le territoire national. Outre les villes qui attestent de l'ancienneté du pays, des peintures rupestres (uniques dans le monde et connues du monde entier, telles les grottes du Tassili N'Ajjer) disent que l'Algérie a été habitée de temps immémoriaux. Or, nous passons pour un peuple sans Histoire, sans mémoire et donc ouvert à toutes les convoitises. C'est ce qu'ont affirmé les Français, prétendant avoir «inventé» l'Algérie. Prétentions, hélas, confortées par des Algériens eux-mêmes qui faisaient remonter l'Histoire de ce pays à l'avènement de l'Emir Abd El Kader, fondateur de l'Etat moderne algérien. Toutefois, l'Emir n'est pas sorti du néant, il a été le produit d'une longue histoire faite de résistance et de sacrifice. Ainsi, des zones d'ombre ont dénaturé notre Histoire qui a été occultée, souvent altérée. Pis encore, notre Histoire ancienne n'a pas été défendue, quand elle n'a pas été niée, laissant des pays voisins s'en emparer et s'en prévaloir. Le buste de Jugurtha trône au palais de Carthage, pas à Alger. Alors, l'Algérie a-t-elle une histoire dont elle devait tirer fierté? Les Algériens connaissent-ils les séquences de l'historique de leur pays? Or, on n'a pas enseigné à la jeune génération la longue marche de ce peuple qui fonda une nation [la Numidie] et traita en égal avec la Rome impériale. Mais nos enfants ne savaient pas, car mis dans l'incapacité de savoir et de dire, voilà ce que je suis, voilà ma place dans le monde et voilà mon apport à la civilisation humaine. Or, le passé amazigh [voire même l'histoire contemporaine] du pays a été celé, neutralisé par une «ourouba» qui n'est que la partie visible de l'iceberg qu'est l'historicité de ce pays. Le peuple algérien, d'une manière générale, la génération post-indépendance en particulier, n'ont pas de souvenir du passé séculaire de l'Algérie. Aussi, comment cette génération pouvait-elle se reconnaître dans les figures emblématiques qui ont forgé ce pays, qui restent méconnues... Comment cette jeunesse pouvait-elle se reconnaître, dans Juba II, Mastanabal, Gulusa, saint Augustin, saint Donat, Kahina, Koceila, Tarek Ibn Ziad, dont sans doute elle n'a jamais entendu parler? Aussi, loin d'être du folklore, Yennayer ouvre sur les labyrinthes d'un passé ancien dont le parcours reste à reconstruire, d'où l'importance de son officialisation. Il faut désormais réhabiliter notre Histoire, toute notre Histoire et c'est à la jeune génération de relever et d'en assumer le défi.


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