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Yennayer, Nouvel An par défaut!
Publié dans L'Expression le 12 - 01 - 2017


Les Algériens célèbrent aujourd'hui le Nouvel An amazigh, Yennayer 2967 - qui correspond au 12 janvier de chaque année - sans réellement en percevoir le signifiant et la portée existentielle pour notre peuple. En effet, loin du folklore dans lequel on veut le confiner, Yennayer est avant tout un point de repère sur notre rapport à notre identité, à notre Histoire. C'est notamment vrai pour des Algériens - singulièrement la génération post-indépendance - déroutés, qui ne savent pas qui ils sont, d'où ils viennent, où ils vont. Pour être simple, les Algériens sont en crise identitaire, car mis dans l'incapacité de se déterminer par rapport à leur environnement local, régional et international. Il n'existe pas de peuples dans le monde [aussi glorieux ou misérables soient-ils] qui ne font gloire de leurs référents historiques aussi modestes puissent-ils être. Or, sur quoi s'appuient, peuvent s'appuyer les jeunes Algériens laissés dans l'ignorance de pans entiers de leur Histoire, de leur passé, de leur légitimité. Il est patent qu'un peuple sans Histoire est un peuple sans mémoire. Or, l'histoire est répétitive et cyclique revenant au fil de l'almanach du temps rappelant des faits de guerre, de bravoure, de trahison, ou encore intellectuels, philosophiques et/ou sociétaux. C'est ainsi que nous connaissons l'histoire de la Grèce antique ou de la Rome impérialiste. Un calendrier fixe les dates, les repères d'un peuple, d'une nation en les immortalisant. C'est cela, Yennayer, nous rappelant que notre nation avait une Histoire parmi les Nations, remontant aux racines de la civilisation méditerranéenne. En fait, un almanach marque le temps écoulé entre le présent et le moment où l'événement est présumé s'être déroulé. Ainsi, Yennayer débute à partir de l'accession de l'Amazigh, Sheshonq, à la dignité de Pharaon, il y a 2967 ans. De fait, Sheshonq n'est qu'un point de repère de notre long parcours historique, avéré par l'existence de Cirta (capitale de la Numidie) ou Igilgili (Jijel) pour ne citer que ces deux villes plusieurs fois millénaires. Ces villes étaient là; bien avant l'arrivée des Romains. Ainsi, Cirta-Constantine est l'une des rares villes du monde ayant vécu sans interruption depuis plus de 3000 ans. Cirta-Constantine n'est pas seulement la gardienne d'une mémoire nationale, elle est en fait la mémoire vivante et identitaire de l'Algérie par son amazighité, comme en témoigne la longue théorie d'Aguelids (rois) numides qui l'ont gouvernée, par son arabité et son islam assumés. Le paradoxe est que notre pays n'a pas reconnu - ou voulu reconnaître - ces trésors de la civilisation humaine qui jalonnent le territoire national. Outre les villes qui attestent de l'ancienneté du pays, des peintures rupestres (uniques dans le monde et connues du monde entier, telles les grottes du Tassili N'Ajjer) disent que l'Algérie a été habitée depuis des temps immémoriaux. Or, nous passons pour un peuple sans Histoire, sans mémoire et donc ouvert à toutes les convoitises. C'est ce qu'ont affirmé les Français, prétendant avoir «inventé» l'Algérie. Prétentions, hélas, confortées par des Algériens qui faisaient remonter l'Histoire de ce pays à l'avènement de l'Emir Abd El Kader, fondateur de l'Etat moderne algérien. Toutefois, l'Emir n'est pas sorti du néant, il a été le produit d'une longue histoire faite de résistance et de sacrifices. Ainsi, des zones d'ombre ont dénaturé notre Histoire qui a été occultée, souvent altérée. Pire, notre Histoire ancienne n'a pas été défendue, quand elle n'a pas été niée, laissant des pays voisins s'en emparer et s'en prévaloir. Le buste de Jugurtha trône au Palais de Carthage, pas à Alger. Alors, l'Algérie a-t-elle une histoire dont elle devait tirer fierté? Les Algériens connaissent-ils les séquences de l'historique de leur pays? Or, on n'a pas enseigné à la jeune génération la longue marche de ce peuple qui fonda une Nation |la Numidie] et traita en égal avec la Rome impériale. Mais nos enfants ne savent pas, car mis dans l'incapacité de dire, voilà ce que je suis, voilà ma place dans le monde et voilà mon apport à la civilisation humaine. Or, le passé amazigh [voire même l'histoire contemporaine] du pays a été celé, neutralisé par une «ourouba» qui n'est qu'une partie de l'iceberg qu'est l'historicité de ce pays. Le peuple algérien, d'une manière générale, la génération post-indépendance singulièrement, n'a pas de souvenir du passé séculaire de l'Algérie. Aussi, comment cette génération pouvait-elle se reconnaître dans les figures emblématiques qui ont forgé ce pays, qui restent méconnues... Comment cette jeunesse pouvait-elle se connaître, dans Juba II, Micipsa, Mastanabal, Gulusa, dont sans doute elle n'a jamais entendu parler, quand elle ne découvrit des héros de la révolution, tel Mohamed Boudiaf, qu'au détour de la tragédie qui marqua le pays dans les années 1990? Aussi, loin d'être du folklore, Yennayer ouvre sur les labyrinthes d'un passé ancien dont le parcours reste à reconstruire, d'où l'importance de son officialisation.

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