Le village de Chorfa a connu, hier, un mouvement de protestation. Les commerçants de la localité ont baissé leurs rideaux pour dénoncer le «harcèlement» des impôts, ainsi que la flambée des prix, notamment des légumes secs, huile, sucre et aliments pour enfants en bas âge. «Nous achetons plus cher et nous revendons également plus cher. Nous sommes tous concernés!», affirme un commerçant gréviste. Les jeunes de leur côté ont obstrué le passage sur la Route nationale en direction de Béjaïa. Le motif reste le refus des diverses augmentations contenues dans la loi de finances 2018, laquelle a été paraphée par le chef de l'Etat le 25 décembre dernier. Les protestataires la considèrent comme un coup fatal au pouvoir d'achat du citoyen. Selon un participant à l'action: il est inadmissible que nous les citoyens payons la mauvaise gestion et les errements des responsables. Nous avons initié cette action afin de nous insurger contre cette loi infamante qui oblige les citoyens à serrer davantage la ceinture, alors que les responsables continuent à se pavaner en voiture de luxe et passer les fêtes de fin d'année à l'étranger!». Tout au long de la route, des banderoles ont été accrochées et portent des slogans anti-loi de finances. «Non aux mesures antisociales», ou encore «La commune de Chorfa dit non à l'austérité! Nous sommes tous concernés» peut-on lire sur les banderoles. Précisons que les manifestations d'hier sont un remake de celles déjà organisées juste avec le début de l'année 2018. Toute la matinée et jusqu'au début de l'après-midi, la circulation a été fortement perturbée. Les usagers de la route ont encore une fois subi le mécontentement d'une population dont l'unique ressource reste celle des quelques commerces en bordure de la RN28. Plus au sud et plus précisément dans la localité de Mesdour, relevant de la daïra de Bordj Khriss, les citoyens des villages alentours sont venus se rassembler devant le siège de l'APC pour exiger plus de développement pour la région. Parmi les doléances soulevées, le gaz, l'aménagement des routes, l'emploi et les structures de jeunesse, de santé et de sport. Les manifestants ont rebroussé chemin à la mi-journée, mais en promettant de revenir jusqu'à la satisfaction de leurs exigences. La hausse du ticket de transport a de son côté poussé ces manifestants à fermer le CW 20 reliant leur localité à Bouira. Selon certains, le prix fixé par les pouvoirs publics est de 120 DA, alors que les transporteurs l'ont augmenté à 140 DA. Ils ont dressé des barrages à l'aide de pneus incendiés et divers objets de fortune, ce qui a eu pour effet de perturber fortement la circulation automobile. Les plus lésés restent les parents dont les enfants sont scolarisés et qui deboursent au moins 20 DA pour une distance de 3 km. Les transporteurs, eux, justifient ces augmentations par celles qui ont touché les carburants, la pièce de rechange...